
Maroc : les locataires de logements sociaux pris au piège
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De nombreux jeunes Marocains en quête d’emploi se ruent vers Marrakech pour se construire un meilleur avenir. Mais ils sont très vite confrontés à une crise du logement et une flambée des loyers.
« Je suis venu à Marrakech pour subvenir aux besoins de ma famille, mais le loyer engloutit plus de la moitié de mon salaire », se plaint Hassan, un jeune homme de 30 ans, originaire du Moyen-Atlas et travaillant dans un atelier de construction. Fatima, originaire du Sud et venue travailler dans un restaurant touristique, vit la même galère. « La vie ici est difficile, et les prix des loyers sont très élevés. Le logement est devenu le plus grand défi quotidien », affirme-t-elle. Saïd, venu du Nord, rencontre les mêmes difficultés : « J’ai essayé de trouver un petit appartement dans un quartier populaire, mais les prix étaient exorbitants. Le coût d’un studio de 30 mètres carrés atteignait près de 4 500 dirhams, un montant qui ne correspond pas aux services fournis. J’ai fini par louer un appartement loin de mon travail, ce qui ajoute la contrainte des déplacements quotidiens à ma souffrance. »
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La crise du logement prend des proportions alarmantes dans la ville ocre. Le loyer mensuel d’un petit appartement coûte entre 4 000 et 5 000 dirhams, tandis que celui d’un appartement meublé dans des quartiers huppés comme Agdal peut atteindre 18 000 dirhams. Selon des données récentes, le rendement locatif moyen dans la ville a atteint 7,08 % au deuxième trimestre de 2025, alors que le revenu annuel moyen des biens sur la plateforme Airbnb s’élève à environ 16 118 dollars américains. Des chiffres qui montrent l’intérêt accru pour la location touristique de courte durée. « L’orientation des propriétaires de logements dans les quartiers huppés vers la location de leurs biens aux touristes a réduit l’offre destinée aux familles, ce qui a entraîné une hausse des prix en raison de l’augmentation de la demande et de la rareté de l’offre », explique le propriétaire d’une agence immobilière, auprès d’Al3omk.
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Marrakech n’est plus une ville destinée aux plus modestes, constate un guide touristique. « J’ai essayé d’aider un ami à moi, enseignant, à trouver un logement convenable, mais les prix étaient élevés par rapport à la superficie et à l’emplacement, que ce soit à la location ou à l’achat », confie-t-il. Toutefois, des propriétaires continuent de proposer des loyers abordables. C’est le cas de Khadija, propriétaire d’une maison en location dans un quartier populaire de la ville ocre. « Cette maison est ma seule source de revenu, et je veille à la louer à des prix raisonnables. Malgré la forte demande, je refuse d’augmenter les prix de manière excessive, car je crois que l’entraide renforce la cohésion de la société. »
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