« Nous aussi » : lettre contre le sexisme, l’homophobie et le racisme dans les grandes écoles de commerce en France

19 janvier 2020 - 07h00 - France - Ecrit par : G.A

Mediapart a publié une enquête qui met à nu les humiliations sexuelles, l’homophobie et le sexisme dans les grandes écoles de commerce françaises. Ils sont plus de 500 diplômés, hommes comme femmes, à se plaindre dans une lettre, de ces genres de pratiques. Ils exigent que cela cesse de façon définitive pour le respect de leurs droits en tant que personne humaine.

C’est dans une longue lettre que ces diplômés et étudiants de HEC Paris, de l’Essec, de l’Edhec, d’Audencia, de Neoma Business School et d’autres grandes écoles de commerce ont fait part de la façon dont ils ont souffert de la "culture délétère, raciste, classiste, sexiste, homophobe", qui prospère sur ces campus. "Nous sommes de tous bords politiques et de toutes orientations sexuelles", ont-ils écrit.

L’enquête de Mediapart, publiée le lundi 6 janvier, a été le déclic qui leur a permis de se dévoiler et de pouvoir dénoncer collectivement les humiliations et les agissements dont ils ont été les victimes tout au long de leur cursus. Ils disent avoir été choqués par le courriel qui a été envoyé par le directeur général de HEC, Peter Todd, à la suite des révélations de Mediapart, et qui a pour objet de "réfuter, avec la plus grande fermeté, certains commentaires de cet article qui font croire que l’École couvre sciemment des actes de sexisme, d’homophobie et de harcèlement", rapporte liberation.fr.

"Désormais, nous sommes capables, avec le recul des années, de percevoir les rouages d’un système d’assimilation oppressif, sexiste et dangereux, qui plus est pour celles et ceux qui souhaiteraient vivre et s’affirmer dans l’expression des différences", affirment-ils. Mais avant de subir pendant des années, ils disent avoir tenté de combattre ces pratiques par la création d’associations pour l’égalité des chances. Mais en retour, ils ont reçu "des messages haineux, des e-mails d’injures et rencontré une grande hostilité de la part de nombreux camarades de promo".

Cette tribune, qui a reçu de 514 signatures, exige des directeurs et directrices d’école, des mesures afin d’assurer et d’accélérer le changement. Il s’agit entre autres d’admettre, publiquement, que de telles violences et agissements existent dans ces écoles, de sanctionner, avec une grande fermeté, les individus et les associations qui encouragent les agressions et les humiliations. Plus généralement, favoriser la présence de conférenciers femmes, et issus de la diversité, lors des événements officiels comme associatifs, rapporte la même source.

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