Un coup dur pour l’OCP aux États-Unis

13 mars 2021 - 16h00 - Economie - Ecrit par : S.A

L’Office Chérifien des phosphates (OCP) a perdu sa bataille face à son concurrent local, Mosaic qui avait initié, sous l’administration Trump, une procédure relative à l’imposition de droits de douane sur les importations d’engrais venant du Maroc. C’est désormais chose confirmée sous l’administration Biden.

Saisie par Mosaic en juin 2020, la Commission américaine du commerce international (ITC) a rendu sa décision jeudi 11 mars dernier. Elle a confirmé l’imposition de droits de douane de 19,97 % sur les importations d’engrais phosphatés du géant marocain OCP dans le pays « pour au moins cinq ans », rapporte Jeune Afrique. Les arguments avancés par le groupe n’auront servi à rien. « Cette décision intervient en dépit des arguments présentés par le groupe sur l’absence de fondements à l’imposition de ces droits », a réagi l’OCP.

Le groupe avait sollicité les services de trois cabinets de conseil aux États-Unis pour défendre sa position et lancé une pétition de soutien. Peine perdue. « Nous sommes déterminés à continuer à servir les fermiers américains et nous examinons maintenant les options les plus appropriées », a ajouté l’OCP. Ce groupe qui dispose d’une filiale aux États-Unis depuis 2016 n’a, pour l’instant, pas communiqué sur son maintien ou non dans le pays. Selon l’agence de notation Fitch, le Maroc était le premier exportateur de MAP et DAP [principaux engrais phosphatés] aux États-Unis cette dernière année, comptant pour 60 % des importations, suivi par la Russie avec 25 %.

Depuis le début de la procédure et dans l’attente de son résultat, l’OCP avait procédé à la suspension de ses ventes sur le marché américain. Avec la décision de l’ITC, l’on se demande si le Maroc pourra revenir sur ce marché. Son concurrent local Mosaic, qui est à l’origine de la procédure, se félicite de la décision. Selon l’opérateur américain, cette décision reconnaît que les importations venant d’OCP (mais aussi de deux groupes russes, EuroChem et PhosAgro, également visés par la procédure) ont « causé un préjudice à l’industrie du phosphate américaine « en constituant une concurrence déloyale » via des importations “subventionnées”.

Toutefois, cette décision va produire un impact négatif sur le marché américain, car Mosaic, ne peut, à lui seul, répondre à l’ensemble de la demande locale. « Cela ferme des canaux efficaces d’approvisionnement du marché américain, comme l’était le Maroc, nous obligeant à importer d’autres pays comme l’Australie », a commenté Josh Linville, analyste américain de StoneX et spécialiste du marché des engrais. Autre conséquence : une hausse des prix de vente aux agriculteurs.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : États-Unis - Importations - Impôts - Office Chérifien des phosphates (OCP)

Aller plus loin

États-Unis : OCP paiera-t-il des taxes sur ses importations d’engrais ?

Le département du Commerce américain (USDC) a livré mardi 9 février, sa décision sur l’affaire concernant l’imposition des importations d’engrais par le groupe marocain OCP....

Maroc : l’OCP va-t-il suspendre ses exportations d’engrais vers les USA ?

L’Office chérifien des phosphates (OCP) pourrait décider de cesser ses exportations d’engrais phosphatés aux États-Unis. En cause, les subventions dont bénéficieraient ces engrais.

Réaction du groupe OCP au reportage de France 5

Le groupe OCP a relevé les contre-vérités contenues dans le documentaire « Vert de rage : engrais maudits », diffusé le 19 septembre 2021 sur France 5 et saisi par la même...

Engrais : sale temps pour le géant marocain OCP aux États-Unis

Sale temps pour le patron du géant marocain des engrais phosphatés OCP. Il est interdit au groupe dirigé par Mostafa Terrab de continuer ses exportations à destination du...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : mauvaise nouvelle pour les fumeurs

Sale temps pour les fumeurs marocains qui devront, une fois encore, passer à la caisse pour s’acheter leurs cigarettes. Cette augmentation vient d’être validée définitivement et doit entrer en vigueur au début de l’année.

Maroc : une taxe fait exploser le prix des téléphones

La commission des Finances à la Chambre des conseillers a revu à la baisse le droit d’importation appliqué aux smartphones. Ce qui semble être une bonne nouvelle s’avère très désavantageux pour les distributeurs locaux et les consommateurs.

Trop d’impôts au Maroc ?

Au Maroc, alors que la pression fiscale est excessive, les citoyens et les entreprises ne perçoivent pas toujours les effets concrets des prélèvements d’impôts dans l’amélioration des services publics et des infrastructures.

Maroc : une taxe pour les plus riches

Le débat sur la taxation des plus riches refait surface au Maroc. Après un premier rejet, la Confédération démocratique du travail (CDT) relance l’idée d’une taxe sur la fortune à la Chambre des conseillers.

Fisc : Le Maroc ajuste l’IS et l’IR dans la Loi de finances 2024

Au Maroc, des ajustements ont été apportés à l’Impôt sur les sociétés (IS) et l’Impôt sur le revenu (IR) dans le cadre de la Loi de finances 2024.

Tanger Med : ras-le-bol des camionneurs

Les professionnels du secteur des transports ont fait part au nouveau directeur général du port de Tanger Med, Idriss Aarabi, des nombreuses difficultés auxquelles ils sont confrontés au quotidien dans l’enceinte portuaire. Le responsable a pris...

Bonne nouvelle pour les automobilistes marocains

La Direction Générale des Impôts (DGI) vient de faire une fleur aux automobilistes marocains en ce qui concerne la Taxe Spéciale Annuelle sur les Véhicules (TSAV).

Jeux de hasard : un débat houleux au Maroc

Des députés ont exprimé leur inquiétude quant à l’imposition d’une taxe sur les jeux de hasard, craignant que cette mesure prévue dans le projet de loi de finances 2025 ne conduise à une légalisation de la pratique de ces jeux chez les mineurs, ainsi...

Maroc : OCP va construire deux usines de dessalement de l’eau de mer

Le groupe marocain OCP va bénéficier d’un prêt de 2,2 milliards de dirhams, soit près de 200 millions d’euros de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) pour la construction de deux usines de dessalement d’eau de mer.

Appel à mettre fin à l’échange d’informations fiscales des MRE

L’Organisation démocratique du travail (OMT) a vivement critiqué la politique gouvernementale à l’égard des Marocains résidant à l’étranger, pointant du doigt une approche jugée superficielle et occasionnelle, particulièrement lors de l’accueil des MRE...