Le visage du tourisme marocain à l’ère du Covid-19

22 avril 2021 - 06h00 - Economie - Ecrit par : J.D

Le tourisme marocain qui a affiché une parfaite santé ces dernières années, a été malmené en 2020 par la crise sanitaire et des mesures restrictives mises en place pour endiguer la pandémie de la Covid-19. C’est le constat fait par la Direction du trésor et des finances extérieurs (DTFE).

La note de conjoncture consacrée à la situation économique nationale et internationale rendue publique, par la DTFE, indique que la suspension depuis 15 mars 2020 de toutes les liaisons aériennes et maritimes avec le Maroc ainsi que la déclaration de l’état d’urgence sanitaire ont entrainé un arrêt quasi-total de l’activité touristique dans le royaume.

En dépit des mesures de réplique initiées par le gouvernement marocain, la DTFE souligne que les statistiques concernant les arrivées de touristes aux postes frontaliers au cours du 4ᵉ trimestre 2020 ont reculé de 79,8 %, sous l’effet des replis de 92 % pour les touristes étrangers et de 59 % pour les MRE.

Au cours de cette même période, signale la Direction, « les nuitées réalisées dans les hôtels classés ont reculé de 82,6 %, résultat des baisses de 94 % pour les non-résidents et de 52,3 % pour les résidents. »

Si en 2019, les arrivées de touristes avait grimpé +5,2 % et les nuitées à +5,1 %, à fin 2020, elles ont dégringolé de 78,5 % et 72,4 %, détaille les économistes de la DTFE.

Afin de freiner la saignée, le gouvernement marocain a annoncé des assouplissements à partir de septembre pour certaines catégories de voyageurs et l’allègement des conditions d’accès au pays.

Exposant la situation du tourisme mondial, la DTFE relève que le tourisme international enregistré 1 milliard d’arrivées de tourismes en moins par rapport à 2019 et une perte de 1 300 milliards de dollars de recettes. Cette dégringolade jamais vécue est liée à «  l’instauration généralisée des restrictions sur les voyages  », explique la direction se basant sur les données de l’Organisation Mondiale du Tourisme.

Par région, l’Asie-Pacifique se positionne en tête de peloton avec une chute des arrivées estimée à 84 %. Elle est suivie par le Moyen-Orient et l’Afrique (75 %) et l’Europe avec 70 % devance le continent américain qui subit moins le choc avec 69 %, un score amélioré au cours du dernier trimestre.

Pour l’avenir, l’OMT pense que le tourisme aura besoin de deux ans et demi à quatre années pour se relancer. Pour 2021, l’organisation fait constater « une dégradation des perspectives globales de rebond ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Tourisme - Hôtellerie - Ministère de l’Economie et des Finances - Ministère du Tourisme - Etat d’urgence au Maroc

Aller plus loin

Le repli des recettes touristiques atténué par l’arrivée des MRE

Les Marocains résidant à l’étranger ont atténué la chute des recettes touristiques, selon la dernière note de conjoncture de la Direction des études et des prévisions...

Tourisme au Maroc : la reprise ajournée à 2023

La reprise de l’activité touristique au Maroc devra encore attendre. De l’avis de deux opérateurs public et privé, le redémarrage tant espéré pour l’été prochain pourrait être...

Le ministère du Tourisme déclare la guerre aux faux guides chinois

Le ministère du Tourisme est décidé à en découdre avec les agences clandestines chinoises qui jettent du discrédit sur le tourisme en employant de faux guides touristiques. Par...

Les touristes français attendus au Maroc cet été

Cette saison estivale pourrait coïncider avec la reprise des touristes français à l’étranger, notamment au Maroc. Le vaccin, les tests de dépistage, les mesures sanitaires...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : le boom des appartements contraint les hôtels à revoir leurs tarifs

Au Maroc, une autre forme d’hébergement prospère au détriment des hôtels. Il s’agit des locations d’appartements touristiques qui ont pignon sur rue.

Les hôtels marocains ont affiché complet

En 2024, Les hôtels ont fait le plein au Maroc. Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire, a présenté le bilan.

Tourisme : Le Maroc bat un record historique

Les recettes touristiques du Maroc ont atteint un nouveau record durant les sept premiers mois de 2024, notamment durant la période estivale.

Les MRE ont boudé les locations de voiture cette année

Les professionnels du secteur de la location de voitures au Maroc se plaignent de la faible demande notée au cours de cette saison estivale par rapport aux années précédentes.

Maroc : ruée vers la location de voitures

Grâce à l’embellie du tourisme marocain, le secteur de location de voitures a connu une forte croissance en 2024.

L’appel du roi Mohammed VI profite aux hôtels

Suivant l’appel du roi Mohammed VI à ne pas sacrifier de moutons pendant l’Aïd Al-Adha, de nombreux Marocains se sont rués vers les établissements hôteliers implantés dans les principales villes touristiques, Marrakech et Agadir, pour y passer du bon...

Maroc : cafés et restaurants veulent ouvrir la nuit

Au Maroc, la profession des cafés et restaurants se mobilise pour faire réviser les règles de fermeture. Une initiative lancée à Kénitra pourrait bien changer la donne pour la vie nocturne des villes touristiques.

Couples non mariés et hôtels au Maroc : vers la fin des abus ?

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, lance un avertissement aux hôtels qui exigent des documents non autorisés notamment un certificat de mariage des couples marocains.

Une feuille de route ambitieuse pour le tourisme marocain

Le Maroc va investir cette année 8 milliards de dirhams dans l’hébergement touristique, ce qui lui permettrait de disposer de 7 700 lits supplémentaires, a déclaré lundi Fatim Zahra-Ammor, la ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie...

Impôts : des procédures simplifiées pour les MRE

La simplification des procédures administratives pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE) a permis à ces derniers de se mettre à jour vis-à-vis de l’administration fiscale, a déclaré Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des finances.