« Le Maroc n’est pas le concierge de l’Europe »

24 mai 2021 - 21h30 - Espagne - Ecrit par : G.A

L’entrée en masse des migrants en moins de 72 heures dans l’enclave espagnole de Ceuta, depuis certaines plages marocaines, sous le regard impuissant des forces de l’ordre, a envenimé la crise déjà palpable entre le Maroc et l’Espagne. Le Maroc à travers son ministre des Affaires Étrangères refuse de porter la responsabilité d’un tel flux migratoire.

Nasser Bourita est revenu ce weekend sur les tensions diplomatiques engendrées par le passage d’au moins 8 000 personnes dans l’enclave de Ceuta. Parmi elles, des mineurs, des familles entières. Accusé d’avoir volontairement laissé passer les migrants parmi lesquels de nombreux ressortissants marocains et subsahariens, le Maroc indiqué que ce n’est pas son rôle d’être le gardien des frontières qui ne sont pas les siennes. « Le Maroc n’a pas vocation à être le gendarme de l’Europe, ni son concierge », a déclaré Nasser Bourita sur LCI, avant d’ajouter : « Le Maroc le fait en partenaire. Si les fondements de ce partenariat ne sont pas respectés, il faut demander à l’Espagne, pays européen, s’il a consulté l’Europe avant d’agir contre les intérêts de ce partenaire ».

Les relations entre Rabat et Madrid se sont effritées depuis que les autorités espagnoles ont accueilli sur leur territoire Brahim Ghali, chef du Front Polisario, mouvement qui a repris les armes en novembre dernier en riposte à une opération militaire du Maroc.

Le Maroc qualifie son voyage de «  frauduleux  » et réclame une enquête «  transparente  » sur les conditions dans lesquelles il a été accepté et hospitalisé après avoir contracté le Covid-19. Madrid insiste sur le fait que son comportement n’a qu’un caractère humanitaire et ne saurait être qualifié de trahison envers son allié de tous les jours qu’est le Maroc.

Selon les explications fournies par Arancha Gonzalez Laya, la ministre espagnole des Affaires Étrangères, sur la radio nationale du pays, la justice espagnole a également rouvert cette semaine un dossier contre Brahim Ghali pour « crimes contre l’humanité ». Il s’agit d’une ancienne plainte déposée par une association sahraouie l’accusant de « violations des droits humains » sur des dissidents des camps de Tindouf, dans l’ouest de l’Algérie.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immigration clandestine - Espagne - Ceuta (Sebta) - Nasser Bourita - Brahim Ghali

Aller plus loin

Affaire Brahim Ghali : le début d’une longue crise entre l’Espagne et le Maroc

La crise entre le Maroc et l’Espagne, née après l’accueil de Brahim Ghali dans un hôpital à Logroño, n’est pas près de connaitre son épilogue. Ce dimanche, Arancha González...

« La collaboration entre services sécuritaires du Maroc et l’Europe est exemplaire »

Le Maroc a aidé les services de sécurité grecs à arrêter un dangereux terroriste d’origine marocaine. Réagissant à cet exploit, Jean-Marie Heydt, professeur et membre de...

L’Espagne tente de calmer la crise diplomatique avec le Maroc

Alors que Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger a mis en garde contre l’exfiltration de Brahim...

Le Maroc met en garde l’Espagne

L’ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich a mis en garde sur une probable sortie de Brahim Ghali de la péninsule ibérique « de manière opaque ». Le leader du Polisario...

Ces articles devraient vous intéresser :

Un réseau familial marocain démantelé dans le Lot-et-Garonne

Les gendarmes de la Brigade de recherches de Bouliac ont démantelé un réseau d’exploitation d’ouvriers agricoles. Six personnes ont été mises en examen jeudi 12 décembre, dont un couple de Marocains placé en détention provisoire.

Agression de MRE en Europe : le parlement marocain interpellé

Un parlementaire du parti de l’Istiqlal vient d’appeler Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération africaine, à agir pour combattre les attaques racistes répétées ciblant les Marocains résidant à l’étranger (MRE).

Ouverture exceptionnelle de la frontière entre le Maroc et l’Algérie

La frontière entre l’Algérie et le Maroc a été exceptionnellement ouverte cette semaine pour permettre de rapatrier le corps d’un jeune migrant marocain de 28 ans, décédé par noyade en Algérie.

Le Maroc cherche à transformer les MRE en investisseurs

Le Maroc entend mettre en place une série de programmes visant à « encourager et motiver les Marocains du monde à investir dans leur pays d’origine », a récemment déclaré Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et des Marocains résidant à...

Accueil des MRE : le Maroc se plie en quatre

Nasser Bourita, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, a déclaré mardi à la Chambre des conseillers que toutes les dispositions sont prises pour une organisation réussie de l’Opération...

Régularisation des sans-papiers en France : une avocate brise les espoirs

Une nouvelle liste de métiers en tension a fait naître un immense espoir de régularisation. Mais une avocate met en garde : de fausses informations circulent, et la réalité administrative est bien plus complexe. Le chemin vers un titre de séjour est...

Maroc : les plaintes des MRE vraiment prises au sérieux ?

Nasser Bourita a assuré que son département accorde une attention particulière aux plaintes des Marocains du monde.

Rapatriement de dépouilles : les MRE bientôt libérés de la paperasse

Le ministre marocain des Affaires étrangères a annoncé la mise en place prochaine de nouveaux services consulaires pour les MRE, dont la délivrance électronique des autorisations de transport de dépouilles vers le Maroc.

Le calvaire des MRE à Casablanca dénoncé par une députée

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) vivent un calvaire lors de la réception des corps de leurs êtres chers, à l’aéroport international Mohammed V de Casablanca. Une députée du Parti de la Justice et du Développement (PJD) interpelle le ministre...

Les Marocains parmi les plus expulsés d’Europe

Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».