Ceuta : les mineurs marocains s’évadent des centres par peur d’être expulsés au Maroc

18 août 2021 - 18h20 - Espagne - Ecrit par : P. A

Depuis le lancement vendredi de l’opération de rapatriement des mineurs, les rues de Ceuta s’emplissent de plus en plus de ces garçons qui s’évadent des centres d’hébergement, préférant vivre comme des sans-abri que de retourner au Maroc.

Des dizaines de mineurs marocains du centre sportif de Santa Amelia ont fugué de peur d’être rapatriés et errent désormais dans les rues. « Nous tiendrons jusqu’à ce que les retours soient terminés et ensuite, nous continuerons à chercher une occasion pour traverser le détroit, ou nous retournerons dans les centres », a confié l’un d’eux, Mokhlis, à El Diario.

À lire : Ceuta : des mineurs s’évadent pour éviter un retour au Maroc

Ces évadés des centres de mineurs viennent s’ajouter aux autres mineurs qui depuis des mois, dormaient à la belle étoile dans la zone portuaire, dans les jardins publics et faisaient la manche devant les supermarchés. Ils déplorent les mauvaises conditions d’hébergement dans les centres. « Avec la Croix-Rouge, on était mieux parce que le SAMU est plus qu’une armée », ironise Ismaël. « À Santa Amelia, on vous réveille à 7 h 00 pour prendre le bain et le petit-déjeuner, puis temps libre jusqu’à 13 h 30, pour le déjeuner, idem jusqu’au goûter et au dîner », ajoute-t-il, précisant que le temps libre consistait à rester sur un terrain de futsal et ses gradins avec environ 200 jeunes sans possibilité de voir le soleil.

À lire : Ceuta : des mineurs retournent dans la rue pour échapper au rapatriement

« On vit mieux dans la rue », affirme Mokhlis qui n’envisage pas un retour au Maroc. « Dans mon pays, il y a peut-être du travail, mais on n’a pas le droit d’étudier, de se soigner et d’avoir une réussite sociale si on n’a pas de relations », explique par ailleurs Saïd, un autre mineur.

Tous ces mineurs, originaires de Tétouan, rêvent pour la plupart de rejoindre la ville de Barcelone ou de Madrid. Ils ne perdent pas espoir et assurent que leurs parents leur déconseillent de rentrer au Maroc. Pourtant, les autorités locales affirment que des milliers de familles au Maroc réclament leurs enfants.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Ceuta (Sebta) - Enfant - Rapatriement

Aller plus loin

Ceuta : des mineurs s’évadent pour éviter un retour au Maroc

Au moins 60 mineurs marocains se sont évadés ce samedi du centre de Piniers à Ceuta pour échapper à l’opération de rapatriement en cours. La police nationale est activement à...

Ceuta : des ONG dénoncent les retours de mineurs sans assistance juridique

Plusieurs organisations de défense des droits des enfants comme No Name Kitchen, Maakum Ceuta, ELIN, Fondation Racines et Andalucía Acoge sont contre le rapatriement au Maroc,...

Mineurs marocains : l’ONU dénonce une violation du droit international

L’ONU a dénoncé dimanche le rapatriement au Maroc des mineurs marocains lancé vendredi par le ministère de l’Intérieur espagnol, soulignant que ces retours « violent le droit...

Ceuta : le Médiateur contre le rapatriement de mineurs marocains

Le Médiateur a demandé vendredi au ministère de l’Intérieur de suspendre l’opération de rapatriement au Maroc des mineurs non accompagnés de Ceuta. L’institution a été saisie de...

Ces articles devraient vous intéresser :

Au Maroc, les élèves fêtent la fin d’année scolaire en déchirant leurs cahiers

Au Maroc, des scènes des élèves déchirant leurs cahiers et livres pour annoncer la fin de l’année scolaire, se sont reproduites.

Enfants de Dounia Batma : Mohamed Al Turk dénonce une exploitation sur les réseaux sociaux

Mohamed Al Turk, l’ex-mari de Dounia Batma actuellement en détention, reproche à la sœur de l’actrice marocaine, Ibtissam, de chercher à gagner la sympathie des Marocains en publiant des photos de leurs filles, Ghazal et Laila Rose, sur les réseaux...

Maroc : une sortie en voiture vire au drame

Une sortie en famille qui finit en tragédie. Deux sœurs de 19 et 10 ans sont mortes noyées samedi dans le barrage de Smir près de la ville de M’diq, après que l’aînée, qui venait d’avoir son permis de conduire, a demandé à ses parents à faire un tour...

Un enfant né d’un viol ouvre une brèche dans le droit marocain

Saisie par une jeune maman qui cherche à obtenir une indemnisation pour son fils issu d’un viol, la cour de cassation marocaine a rendu une décision qui va faire date.

Au Maroc, les hommes font du baby-sitting, et ça ne plaît pas à tout le monde

Outre les femmes, les hommes proposent eux aussi des services de baby-sitting via des applications. De quoi inquiéter bon nombre d’internautes marocains qui s’interrogent sur la protection de l’enfance et la légitimité de ces services.

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Maroc : des centres pour former les futurs mariés

Aawatif Hayar, la ministre de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, a annoncé vendredi le lancement, sur l’ensemble du territoire du royaume, de 120 centres « Jisr » dédiés à la formation des futurs mariés sur la gestion de la...

Maroc : une école mise en vente avec ses élèves ?

Au Maroc, un agent immobilier se retrouve malgré lui au cœur d’une polémique après avoir publié une annonce de vente d’une école privée en incluant les élèves.

Alerte sur les erreurs d’enregistrement des nouveaux-nés au Maroc

L’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH) a alerté le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, au sujet du non-enregistrement des nouveau-nés à leur lieu de naissance, l’invitant à trouver une solution définitive à ce problème.

Samira Saïd : la retraite ?

La chanteuse marocaine Samira Saïd, dans une récente déclaration, a fait des confidences sur sa vie privée et professionnelle, révélant ne pas avoir peur de vieillir et avoir pensé à prendre sa retraite.