Le nouvel appel d’Amnesty International au Maroc

11 avril 2022 - 08h20 - Maroc - Ecrit par : S.A

Amnesty International appelle le Maroc à cesser de poursuivre en justice des défenseur·e·s des droits humains en raison de publications sur les réseaux sociaux.

Pas de trêve la promotion de la défense des droits humains et le respect de la Déclaration universelle des droits humains. Amnesty International a déclaré le 7 avril 2022 que les autorités marocaines ont durci le harcèlement visant les défenseur·e·s et les militant·e·s des droits humains au cours des deux derniers mois. L’organisation cite au moins quatre d’entre eux qui font l’objet d’informations judiciaires et de poursuites pénales liées à des publications sur les réseaux sociaux critiques à l’égard des autorités.

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Saida El Alami. Défenseure des droits humains, également membre du collectif Femmes marocaines contre la détention politique, qui rassemble des défenseures des droits humains et dénonce les détentions à caractère politique, a été arrêtée le 23 mars pour ses publications sur les réseaux sociaux, en particulier un post sur Facebook du 22 mars dans lequel elle critiquait le directeur de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST).

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Brahim Nafai. Il est enseignant de philosophie et secrétaire national de la branche jeunesse du parti politique Annahj Addimocrati (la Voie démocratique). La police de la ville de Settat l’a convoqué le 8 mars dernier au sujet d’une publication sur Facebook qu’il a relayée et qui appelait à boycotter l’achat de carburant pendant trois jours et son compte a été suspendu le même jour. Le lendemain, « Brahim Nafai a été interrogé par deux policiers au poste de Settat pendant plus de trois heures et demi. Il n’a été informé d’aucune suite à cette affaire », fait-on savoir.

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Abderrazak Boughanbour. Convoqué par la police le 17 février 2022 pour avoir partagé une publication à trois reprises sur sa page Facebook, invitant le Front social marocain, qui est une coalition d’associations, de mouvements politiques et de syndicats, à se joindre aux manifestations prévues en commémoration du mouvement du 20 février, qui appelait à une réforme politique, Abderrazak Boughanbour, ex-président de la Ligue marocaine de la défense des droits de l’homme (LMDDH) a été interrogé au poste de Skhirat-Témara pendant plus de trois heures au sujet de sa carrière politique, de son action syndicale et de son militantisme en faveur des droits humains, ainsi que de ses posts Facebook.

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Mohamed Bouzlouf. Ce blogueur a été arrêté le 26 mars à Casablanca pour avoir exprimé sa solidarité avec Saida El Alami sur Facebook deux jours plus tôt. Accusé d’« atteinte aux institutions établies », d’« avoir influencé la justice » et d’« atteinte à des décisions légales » aux termes des articles 265 et 266 du Code pénal, il a été condamné par le tribunal d’Ouarzazate à deux mois de prison et à une amende de 2 000 DH le 4 avril dernier.

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