Mineurs : le président de Ceuta assume les retours « illégaux » au Maroc

13 juin 2022 - 09h40 - Espagne - Ecrit par : P. A

Le président de Ceuta, Juan Vivas, a déclaré samedi qu’« il a encouragé et autorisé toutes les actions » de sa vice-présidente, Mabel Deu (PP), dans le cadre des retours des mineurs au Maroc en août dernier. Le juge espagnol avait suspendu ces retours jugés « illégaux » et déposé une plainte contre la vice-présidente.

Le président de Ceuta a indiqué qu’il « soutient totalement » la vice-présidente Deu en ce qui concerne le « retour assisté au Maroc de mineurs non accompagnés, effectué en août 2021 après la crise migratoire vécue dans notre ville les 17 et 18 mai de la même année ». Pour Juan Vivas, ces retours étaient fondés sur « une norme légale en vigueur », à savoir l’accord de 2007 entre l’Espagne et le Maroc, et ont été réalisés « dans l’intérêt supérieur » des enfants, en coordination avec l’Administration générale de l’État.

À lire : Plus de 300 mineurs marocains « oubliés » dans les centres de Sebta

Vivas a ajouté que l’action a été menée « pour répondre à une urgence humanitaire », la ville ayant été envahie par quelque 14 000 migrants marocains dont plus de 1 500 mineurs. Le parquet a engagé des poursuites pénales contre la vice-présidente de la ville, Mabel Deu, et la déléguée du gouvernement, Salvadora Mateos, pour l’expulsion au Maroc de 55 mineurs entre le 13 et le 16 août, en violation « de la législation espagnole, des règles et principes du droit international et de la Convention relative aux droits de l’enfant ».

À lire : Espagne : le Médiateur va étudier le cas des mineurs rapatriés au Maroc

Pour le parquet, les deux responsables politiques, Mateos et Deu, étaient « parfaitement conscients de leur comportement illégal », raison pour laquelle la justice a ordonné l’arrêt de la procédure. Plusieurs personnalités dont le Médiateur de la République et organisations internationales comme l’ONU ont dénoncé ces retours « illégaux ».

À lire : Sebta : un juge ordonne le retour de mineurs marocains expulsés

Le tribunal administratif a demandé en mars à l’Administration générale de l’État de « prendre les mesures nécessaires » pour « le retour en Espagne des mineurs [non accompagnés] rapatriés » au Maroc, en violation de la législation espagnole. Mais la Délégation et l’Exécutif local ont porté l’affaire devant la Cour supérieure de justice d’Andalousie (TSJA), soulignant qu’ils ne se conformeront pas à décision du tribunal, tant que la décision définitive ne serait pas prononcée.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immigration clandestine - Ceuta (Sebta) - Enfant

Aller plus loin

Ceuta : à quand le retour de tous les mineurs marocains ?

Des milliers de migrants mineurs sont entrés à Ceuta en mai dernier, provoquant une crise migratoire inédite. Aujourd’hui, ils sont encore plus de 370 enfants et adolescents...

Sebta : un juge ordonne le retour de mineurs marocains expulsés

Un juge d’instruction de Sebta a ordonné le retour en Espagne d’un groupe de 14 mineurs marocains qui avaient été expulsés de la ville en août dernier. Ils faisaient partie des...

Le Maroc et l’Espagne étudient les conditions « légales » du retour des mineurs

Le Maroc et l’Espagne étudient les voies et moyens pour assurer le rapatriement, avec « toutes les garanties légales », des quelque 137 mineurs marocains non accompagnés...

Le Maroc va autoriser le retour des mineurs de Ceuta

Les relations entre le Maroc et l’Espagne se normalisent. Après le changement de position de l’Espagne sur le Sahara, le roi Mohammed VI a invité Pedro Sanchez à effectuer une...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : du nouveau pour la kafala (adoption)

Présenté par le Groupe socialiste-opposition Ittihadie, le projet de loi N°5.171.22 modifiant l’article 19 de la loi N°15.01 relative à la kafala (adoption) des enfants abandonnés a été adopté à l’unanimité lundi par la Chambre des représentants.

Enfants de Dounia Batma : Mohamed Al Turk dénonce une exploitation sur les réseaux sociaux

Mohamed Al Turk, l’ex-mari de Dounia Batma actuellement en détention, reproche à la sœur de l’actrice marocaine, Ibtissam, de chercher à gagner la sympathie des Marocains en publiant des photos de leurs filles, Ghazal et Laila Rose, sur les réseaux...

Les Marocains de plus en plus obèses

Près de la moitié de la population marocaine (46 %) sera obèse d’ici 2035, selon les prévisions de la World Obesity Forum.

Booder : « cet enfant ne passera pas l’hiver »

L’humoriste franco-marocain Booder dont le troisième épisode de sa série Le Nounou est actuellement diffusé sur TF1 se confie sur son début de vie pas facile.

Mariage des mineurs au Maroc : des chiffres qui font froid dans le dos

Au Maroc, le chemin vers l’éradication du mariage des mineurs reste encore long et parsemé d’embûches. De quoi inquiéter le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, qui plaide pour des mesures législatives plus strictes.

Maroc : des centres pour former les futurs mariés

Aawatif Hayar, la ministre de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, a annoncé vendredi le lancement, sur l’ensemble du territoire du royaume, de 120 centres « Jisr » dédiés à la formation des futurs mariés sur la gestion de la...

Les Marocains parmi les plus expulsés d’Europe

Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».

Alerte sur les erreurs d’enregistrement des nouveaux-nés au Maroc

L’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH) a alerté le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, au sujet du non-enregistrement des nouveau-nés à leur lieu de naissance, l’invitant à trouver une solution définitive à ce problème.

Maroc : une école mise en vente avec ses élèves ?

Au Maroc, un agent immobilier se retrouve malgré lui au cœur d’une polémique après avoir publié une annonce de vente d’une école privée en incluant les élèves.

Maroc : mères célibataires, condamnées avant même d’accoucher

Au Maroc, les mères célibataires continuent d’être victimes de préjugés et de discriminations. Pour preuve, la loi marocaine n’autorise pas ces femmes à demander des tests ADN pour établir la paternité de leur enfant.