Victime d’une agression raciste, Adil Sefriou est condamné par la justice

24 juin 2021 - 08h00 - Monde - Ecrit par : S.A

Le parquet a demandé mardi aux juges du tribunal judiciaire de Lons-le-Saunier d’infliger une peine de prison à Adil Sefrioui, le Marocain victime d’une violente agression raciste de la part d’un septuagénaire à Dole. Son agresseur Bernard Demougeot était absent lors du double procès.

Un double procès s’est ouvert au tribunal judiciaire de Lons-le-Saunier, mardi 22 juin, rapporte Actu.fr. Adil Sefrioui, traité de «  bicot  » et agressé est jugé pour injures et coups envers Bernard Demougeot, 72 ans, et dégradation de la voiture de ce dernier. Le septuagénaire, lui, est poursuivi pour avoir percuté Adil Sefrioui, le 21 avril à Dole, après lui avoir lancé des insultes racistes. Le suspect était absent à l’audience pour des raisons de santé. Des raisons contestées par la défense de la victime.

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Le procès s’intéresse alors à une vidéo de la partie la plus violente de la scène et se penche plus particulièrement sur l’attitude d’Adil Sefrioui. Malgré l’existence de cette vidéo et les déclarations de témoins, il s’avère difficile d’identifier celui qui a porté le premier coup. Le Marocain assure n’avoir insulté que de « sale facho » et n’avoir porté qu’un coup de pied défensif (visible au tout début de la vidéo). Randall Schwerdorffer se désole de l’absence du suspect. « J’aurais aimé lui demander, par exemple, pourquoi une fois qu’il a renversé monsieur Sefrioui, il n’a pas coupé le contact, il n’est pas descendu de voiture pour lui porter secours », a-t-il dit.

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Selon le procureur, le Marocain et sa femme ont agi avec « une méfiance envers l’étranger, au sens camusien du terme, celui qui ne se comporte pas comme tout le monde » en interpellant Bernard Demougeot qui se trouvait devant la palissade de leur terrasse prenait des photos. Au moment des faits, les quatre enfants du couple âgés de 7 à 12 ans jouaient sur la terrasse. Le couple pensait que le suspect les prenait en photo. Le procureur est persuadé que Adil a porté les premiers coups. Toutefois, il reconnaît son statut de victime.

Après les débats, le parquet a requis 1 100 € d’amende dont 900 avec sursis contre Adil Sefrioui, et 6 mois d’emprisonnement dont deux avec sursis, et le reste aménageable, contre Bernard Demougeot. Le délibéré est attendu le 6 juillet.

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