Ahmed Younoussi : de sous un camion à acteur en Espagne

27 juin 2024 - 18h30 - Espagne - Ecrit par : P. A

Ahmed Younoussi est arrivé en Espagne à l’âge de 9 ans, caché sous un camion. Ironie du destin, le Marocain incarne ce garçon qu’il était dans un court-métrage réalisé par Jean Gautier.

14.4. C’est le titre du court-métrage dans lequel Ahmed Younoussi joue son propre rôle. Le film raconte son histoire, celle d’un garçon de 9 ans qui a voyagé du Maroc en Espagne sous un camion. L’acteur qui a été retenu pour ce rôle ne s’est plus présenté et Ahmed a eu la chance de sa vie. Le metteur en scène Sergio Peris-Mencheta, surpris par le talent inné de comédien du jeune homme, a décidé de faire une pièce de théâtre sur la vie d’Ahmed.

C’est ainsi que le Marocain, sur les recommandations du metteur en scène, raconte son histoire à l’acteur Juan Diego Botto. « Je me suis assis avec Ahmed, il m’a raconté sa vie et j’ai commencé à écrire et nous sommes arrivés à cette histoire, qui est mon texte, mais c’est la vision de Sergio et la vie d’Ahmed. Les trois parties sont essentielles », confie Diego à El Español, précisant que « la pièce est écrite avec ironie et humour », comme demandé par Ahmed qui ne voulait pas paraître « pitoyable ».

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Ahmed a quitté Tanger au Maroc pour l’Espagne sous un camion. Une fois dans la péninsule ibérique, il a été placé dans un centre pour mineurs. Là, il a eu la chance d’apprendre l’espagnol et d’aller à l’école. Très intelligent, il a obtenu de bonnes notes. Aujourd’hui, le jeune homme a fondé une famille et gagne sa vie en tant qu’acteur. Un métier qu’il ne s’imaginait pas exercer lorsqu’il était au Maroc.

La pièce de théâtre inspirée de l’histoire vraie d’Ahmed aborde de manière particulière la question de l’immigration. « La meilleure façon de comprendre certains phénomènes est de ne pas les déshumaniser, de ne pas les voir comme des monstres mythologiques qui viennent agresser nos enfants et troubler notre paix sociale. L’histoire d’Ahmed peut aider certains téléspectateurs à voir les choses sous un angle différent », commente Botto.

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