Gazoduc Nigeria - Maroc : lancement d’une étude de faisabilité
La société d’ingénierie australienne Worley a annoncé avoir été choisie pour réaliser une première étude de faisabilité du projet de pipeline qui doit relier le Nigeria au Maroc.
L’Algérie, le Nigeria et le Niger ont signé un accord pour la construction d’un gazoduc transsaharien qui fournira du gaz à l’Europe. Un projet qui risque d’anéantir les efforts du Maroc qui travaille depuis des années pour la création d’un gazoduc avec le Nigeria.
La construction de ce gazoduc transsaharien risque de remettre en cause le projet de gazoduc Maroc-Nigéria, approuvé en décembre 2016 lors d’une visite du roi Mohammed VI au Nigeria, et dont l’accord a été signé deux ans plus tard à Rabat, fait savoir El Español. Depuis la fermeture, fin octobre, du gazoduc Maghreb-Europe par l’Algérie, le Maroc, à la recherche d’alternatives, a accéléré les négociations en vue du démarrage rapide du projet. Une réunion virtuelle s’est tenue en décembre pour évaluer la possibilité de réaliser les études avec un financement de la Banque islamique de développement (BID). Le projet devrait coûter 20 milliards d’euros pour 5 600 kilomètres et durer 25 ans.
Le gazoduc transsaharien ou transafricain, également connu sous le nom de NIGAL, est un projet du gouvernement nigérian qui date des années 1970. Il a été actualisé en 2002 avec la signature d’un protocole d’accord entre la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) et la compagnie nationale pétrolière et gazière algérienne, Sonatrach, ce qui a conduit à la réalisation, par l’Algérie, des études techniques en 2009 et 2014, avec le financement des banques internationales.
À lire : L’Algérie veut concurrencer le gazoduc Nigeria-Maroc
En février dernier, en pleine crise énergétique en Europe, les ministres de l’Énergie de l’Algérie, du Nigeria et du Niger ont signé un contrat pour réaliser ce gazoduc, en marge de la troisième édition du Forum sur les mines et le pétrole des Communautés économiques des États de l’Afrique de l’Ouest (ECOMOF). « Notre souhait est de pouvoir transporter du gaz via l’Algérie vers l’Europe », a déclaré le ministre nigérian des Ressources pétrolières, Timipre Sylva, lors de sa récente visite aux États-Unis pour défendre ce projet et rechercher des financements.
Le gazoduc transafricain reliera la ville de Warri au Nigeria à Hassi R’Mel en Algérie, en traversant le Niger, soit 4 138 km de longueur. L’infrastructure pourra transporter 30 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an de l’Afrique vers les marchés européens. La société russe Gazprom ainsi que des sociétés gazières d’Inde, de France, d’Allemagne et d’Italie ont déjà manifesté leur intérêt pour le projet qui va coûter 13 milliards de dollars. Des accords clés seront signés lors de la Semaine africaine de l’énergie qui se tiendra au Cap (Afrique du Sud) en octobre 2022.
Aller plus loin
La société d’ingénierie australienne Worley a annoncé avoir été choisie pour réaliser une première étude de faisabilité du projet de pipeline qui doit relier le Nigeria au Maroc.
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