Algérie vs Maroc : deux visions, un seul marché du gaz à conquérir

Le Maroc et l’Algérie se livrent un conflit énergétique. Les deux pays se battent pour construire un gazoduc qui va transporter du gaz naturel du Nigeria vers l’Europe.

Alors que le Maroc propose la réalisation d’un gazoduc sous-marin (Nigeria Morocco Gas Pipeline, NMGP) qui longerait les côtes de 13 pays d’Afrique de l’Ouest avant de relier l’Europe via l’Espagne, l’Algérie, elle, envisage la construction d’un gazoduc transsaharien pour acheminer le gaz vers l’Europe via l’Espagne ou l’Italie.

Le gazoduc Nigeria-Maroc a une longueur de 5 660 km, et une capacité de 30 milliards de mètres cubes par an. Le projet, géré par la NNPC, la compagnie pétrolière nationale nigériane, et l’Office national des hydrocarbures et des mines du Maroc (ONHYM), devrait nécessiter un investissement de 25 milliards de dollars. Partant du Nigeria, le gazoduc devrait traverser le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Libéria, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie, le Sénégal, la Mauritanie avant d’arriver au Maroc, puis en Espagne, d’où le gaz serait distribué vers le reste de l’Europe.

Le projet de gazoduc transsaharien, dont la conception remonte aux années 70, a une longueur estimée à 4 128 km et une capacité de 30 milliards de mètres cubes par an. Géré par la société pétrolière algérienne Sonatrach, la NNPC et le ministère nigérien de l’Énergie, le projet prévoit la construction d’un gazoduc qui traversera le Nigeria et le Niger jusqu’à Hassi R’Mel, en Algérie, et son acheminement vers l’Espagne via le gazoduc Maghreb-Europe, fermé depuis 2021, ou le Medgaz, ou vers l’Italie via le gazoduc Transméditerranéen.