Un ancien ambassadeur des Etats-Unis au Maroc perd son procès contre Google

21 février 2022 - 14h29 - Monde - Ecrit par : S.A

L’ancien ambassadeur des États-Unis au Maroc, Marc Ginsberg, également président de l’association Coalition for a Safer Web ne peut pas poursuivre une action en justice visant à forcer Google à supprimer l’application Telegram du Play Store. Telle est la décision rendue par une juge fédérale vendredi dernier.

L’affaire remonte à janvier 2021. Marc Ginsberg et son organisation, Coalition for a Safer Web, ont affirmé que Telegram avait violé les politiques de Google contre le « discours de haine », rapporte MediaPost. L’ancien ambassadeur des États-Unis a affirmé que Telegram héberge de contenus dangereux proférés par des suprématistes blancs et des néo-nazis. Son organisation et lui avaient alors décidé de porter une action en justice contre Google lui demandant de supprimer Telegram du Play Store. Aussi, le diplomate américain a-t-il réclamé des dommages-intérêts, car dit-il, Google lui avait causé par négligence une détresse émotionnelle en autorisant l’application sur le Play Store, et avait violé une loi californienne concernant les pratiques commerciales déloyales en n’appliquant pas ses directives aux développeurs.

À lire : Siri, Hey Google ou Alexa accusés de racisme

Se basant sur l’article 230 qui protège Google de toute responsabilité pour le contenu créé par des tiers, la juge de la Cour de district des États-Unis pour le district nord de la Californie, Beth Labson Freeman a rejeté toutes les réclamations des plaignants. « Les plaignants n’allèguent pas que Google a aidé à développer Telegram ou créé l’un des contenus en ligne à l’origine de ce procès », a-t-elle déclaré. Selon la juge fédérale, même sans l’article 230, Marc Ginsberg n’aurait pas été en mesure de poursuivre ses réclamations pour plusieurs raisons, notamment parce qu’il n’avait pas montré comment la non-suppression de Telegram par Google lui avait causé une détresse émotionnelle.

À lire : Google sommé de retirer la vidéo anti-islam "L’Innocence des musulmans"

« Bien que le tribunal soit sensible aux appréhensions de l’ambassadeur Ginsberg concernant la violence à motivation religieuse, le lien présumé entre la conduite de Google et la détresse émotionnelle de l’ambassadeur Ginsberg est trop atténué », a-t-elle écrit dans une décision de 14 pages, ajoutant que les allégations concernant les violations de la loi californienne sur la concurrence déloyale — même si elles se révélaient justes — ne montreraient pas que le diplomate américain avait subi un préjudice économique.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : États-Unis - Droits et Justice - Procès

Aller plus loin

Un Marocain corrige Google

Le jeune prodige de l’informatique Amine Aboud, 19 ans, qui s’est illustré depuis son enfance par la traque des vulnérabilités sur Internet, aujourd’hui PDG d’une société de...

Le Maroc part en guerre contre Facebook et Google

Avec ses 16 millions d’utilisateurs au Maroc, Facebook réalise des bénéfices records dans le pays. Les autorités marocaines comptent bien demander leur part du gâteau.

Siri, Hey Google ou Alexa accusés de racisme

Le racisme toucherait également la reconnaissance vocale des technologies de certains géants du numérique.

Google sommé de retirer la vidéo anti-islam "L’Innocence des musulmans"

Un tribunal américain vient de sommer, en appel, Google de retirer de son site de partage de vidéos YouTube, le film anti-islam "L’innocence des musulmans", dans lequel ses...

Ces articles devraient vous intéresser :

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...

Immobilier au Maroc : bonne nouvelle pour les nouveaux acquéreurs

Des changements ont été opérés pour impacter positivement le secteur de l’immobilier. Le délai prévu dans l’article 573 relatif à l’introduction d’une action en justice pour défaut de garantie n’est plus limité à 365 jours.

Maroc : mères célibataires, condamnées avant même d’accoucher

Au Maroc, les mères célibataires continuent d’être victimes de préjugés et de discriminations. Pour preuve, la loi marocaine n’autorise pas ces femmes à demander des tests ADN pour établir la paternité de leur enfant.

Naïma Samih : son fils en colère

Chems-Eddine Belkaid fils de la chanteuse marocaine défunte Naïma Samih, menace d’engager des poursuites judiciaires contre les organisateurs de concerts – hommage à sa mère sans son accord préalable.

Un enfant né d’un viol ouvre une brèche dans le droit marocain

Saisie par une jeune maman qui cherche à obtenir une indemnisation pour son fils issu d’un viol, la cour de cassation marocaine a rendu une décision qui va faire date.

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Des Marocains célèbrent la fin des accords de pêche avec l’Europe

Sur Facebook, de nombreux internautes marocains et des spécialistes des relations maroco-européennes affichent leur satisfaction après la décision de la Cour de justice annulant les accords de pêche entre l’Union européenne (UE) et le Maroc.

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

Blanchiment d’argent : la justice marocaine frappe fort

Le Maroc a réalisé des avancées significatives dans sa lutte contre le blanchiment d’argent. C’est ce qui ressort du septième rapport annuel de la présidence du ministère public, publié le 6 mars 2024. Ce document officiel montre une évolution positive...

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.