Encore un acte islamophobe. Un Belfortain a foncé avec sa voiture, le 13 juin dernier, sur deux femmes de confession musulmane à proximité de la grande mosquée des Glacis, rapporte L’Est Républicain. Elles avaient dû se réfugier dans le passage souterrain, proche de la grande mosquée. Mercredi, le mis en cause comparaissait devant le tribunal judiciaire de Belfort. À la barre, il a nié les faits, affirmant avoir perdu le contrôle de son véhicule après une altercation avec un homme. « Je mangeais un hamburger près de la mosquée, a-t-il expliqué. […] J’ai indiqué que je n’aimais pas l’islam, car cette religion me fait peur. Je ne suis pas raciste ». Des déclarations accompagnées de « propos offensants et à caractère raciste à l’égard des musulmans et de leur religion ».
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« Après mes propos […] un homme qui passait par là en compagnie de sa femme, m’a menacé. C’est sa femme qui l’a retenue. Puis un deuxième homme est arrivé et a menacé de me frapper en compagnie de ses frères. Sous l’effet de la peur, je suis remonté dans ma voiture. Puis j’en ai perdu le contrôle », a raconté le prévenu. Seulement, la diffusion d’un enregistrement d’une caméra de vidéosurveillance durant l’audience a confondu le quadragénaire. Dans cette vidéo, on le voit monter tranquillement dans sa voiture. On ne voit aucune image sur l’altercation.
« Mon client a bifurqué à dix mètres des parties civiles, plaide l’avocate de la défense, Madeline Legrand. Il n’y avait aucun risque qu’il les heurte. De plus, le tribunal n’est pas saisi pour le contexte et les injures racistes. » Selon la substitut du procureur, Caroline Roda, l’intention de foncer sur ces deux femmes ne fait l’ombre d’aucun doute. « Ce genre de faits à proximité d’un lieu de culte peut générer un sentiment de peur », explique-t-elle. Elle a demandé dix-huit mois d’emprisonnement dont six mois avec un sursis probatoire durant deux ans, une révocation d’une peine avec sursis d’un mois prononcée le 10 mars 2017.
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Le verdict est tombé : le Belfortain a été condamné à 12 mois d’emprisonnement dont six mois avec un sursis probatoire durant 2 ans et à une révocation d’une peine d’un mois de prison avec sursis probatoire, pour des faits de violence avec usage d’arme par destination. Le tribunal lui a aussi interdit de paraître aux abords des mosquées de Belfort et a confisqué sa voiture. Le prévenu a également fait l’objet d’un mandat de dépôt.