Les faits s’étaient déroulés en décembre 2021. Un homme de 48 ans et sans domicile fixe avait dégradé une salle de prière musulmane de Domène dans la soirée du 27 décembre 2021 et une autre salle à La Mure, le lendemain au matin. Dans un tweet, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin avait assuré son “soutien” à la communauté musulmane, et dénoncé des « actes contraires aux valeurs de la République ». Les gendarmes des compagnies de Meylan et de La Mure avaient ouvert une enquête et réussi à identifier et arrêter le suspect, le 29 décembre 2021.
À lire : Mosquée dégradée et tags islamophobes en Isrère : une enquête ouverte
Le quarantenaire a « tenu des propos confus lors de ses auditions, qui n’ont pas permis de comprendre précisément ses motivations réelles », avait alors indiqué le procureur de la République de Grenoble, Éric Vaillant, avant d’ajouter que « le médecin psychiatre qui l’avait examiné le considérait néanmoins comme responsable pénalement de ses actes ». Déjà connu des services de la justice pour des faits de dégradation, le prévenu avait été incarcéré à la maison d’arrêt de Grenoble-Varces, après une comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Grenoble le 31 décembre. Il avait demandé un délai pour préparer sa défense. Une nouvelle expertise psychiatrique avait été par ailleurs ordonnée.
À lire : Doubs : des tags islamophobes sur les murs d’une mosquée
Poursuivi pour « dégradations ou détériorations de deux édifices affectés au culte » en récidive, également pour vol – là aussi en récidive – de la voiture dans laquelle il dormait et se déplaçait, il a comparu en état d’arrestation mercredi 9 février 2022 devant le tribunal correctionnel de Grenoble, rapporte Le Dauphiné Libéré. « C’est quelqu’un qui se cherche un peu. Il était catholique avant de rencontrer une femme musulmane et de se convertir à l’islam. Il est en questionnement par rapport à sa religion, mais il n’y a pas de connotation islamophobe dans ses actes », insiste son avocate Fanny Marion.
Le tribunal a retenu l’altération du discernement du quadragénaire et rendu son verdict : Xavier G. écope de 10 mois de prison, dont cinq mois avec sursis probatoire renforcé sans aménagement de peine. Il a également été condamné à une obligation de soins pendant deux ans, et à l’interdiction de paraître dans les mosquées de Domène et de La Mure.