Selon la préfecture de Gironde, 40 % des faits de délinquance commis dans la ville en 2020 sont imputables à des mineurs non accompagnés (MNA). Le commissariat central de Bordeaux a trouvé une alternative pour faire face à la délinquance de ces mineurs. Il s’agit de la mise en place d’une cellule dédiée aux MNA en France. Le Major Jean-Marc Caillava mobilise jour et nuit 11 enquêteurs.
« Il y a des gamins qui reviennent très régulièrement en garde à vue pour des faits différents. Ils donnent de faux noms, sont souvent sous l’influence de psychotropes. C’est très compliqué à gérer. Souvent ils refusent toute prise d’empreintes, explique le policier. Souvent on fait une photo de l’individu, on fait une reconnaissance faciale qui nous permet, quand ils sont connus, d’avoir une identité différente et on peut prouver comme ça que cet individu a un autre alias et est majeur », a-t-il déclaré à France info.
La cellule de la police bordelaise s’emploie à mieux identifier ces jeunes étrangers arrivés clandestinement en France et à les aider à sortir du joug des réseaux de trafiquants de drogue. Le travail de la cellule porte déjà ses fruits. « Six personnes ont pu être interpellées. On a identifié deux établissements qui étaient en fait un soutien pour le receleur en chef, raconte la commissaire divisionnaire Céline Plumail. Un bar dans lequel avaient lieu les échanges d’objets, de butin avec les voleurs et également un magasin de téléphonie. On sent que ça calme les choses ». « On a vraiment senti, suite à nos opérations, qu’on a désorganisé le système mis en place. On a quand même moins de mineurs non accompagnés ou se disant comme tel sur Bordeaux », a-t-elle ajouté.
La mairie de Bordeaux joue, elle aussi, sa partition. Sid, médiateur, tente d’aider ces mineurs, dont la plupart âgés de 13 ans sont venus d’Algérie ou du Maroc. « Ils volent pour financer les nuits en squat et refusent la main qu’on leur tend », affirme le médiateur Sid. La ville les met à l’abri dans des foyers de l’aide social à l’enfance (ASE). Theresa, psychologue, apporte, elle aussi, un appui à ces mineurs. « Ils n’ont pas de papiers, ils n’ont pas une bonne situation, ils ne peuvent pas envisager quoi que ce soit derrière ou pour l’avenir. C’est très difficile de leur faire arrêter [la drogue] », dit-elle.