
Des Marocains « loués » au Canada
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Des travailleurs du milieu de la petite enfance du Canada sont arrivés au Maroc et en Tunisie pour y recruter des éducateurs de la petite enfance. Le manque de main-d’œuvre qualifiée et francophone dans le secteur oblige.
Le Canada veut recruter des éducateurs de la petite enfance. À l’initiative de l’Association francophone à l’éducation des services à l’enfance de l’Ontario (AFESEO), quatre travailleurs du milieu de la petite enfance du Canada se sont rendus au Maroc et en Tunisie en mai, cinquante postes étant à pourvoir. « Pendant huit jours, les représentants de l’Ontario, de la Colombie-Britannique, de la Nouvelle-Écosse et de l’Île-du-Prince-Édouard ont rencontré des éducateurs de la petite enfance motivés à venir s’installer et travailler au Canada », rapporte Le Devoir.
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Cette initiative vise donc à pallier le manque de main-d’œuvre qualifiée et francophone dans le secteur. Certains centres ont déjà fermé dans les dernières années en raison du manque de personnel. « S’il n’y a personne qui rentre dans nos centres éducatifs francophones, il y a de moins en moins d’enfants qui rentrent à l’école de langue française, et ainsi de suite. Donc, présentement, c’est un cercle vicieux », explique Martine St-Onge, directrice générale de l’AFESEO. Selon elle, l’enjeu est de taille : il est question de maintenir la francophonie.
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« La petite enfance a toujours travaillé beaucoup ensemble », raconte Véronique Émery, qui a, tout comme l’AFESEO, reçu le financement du Programme d’appui à l’immigration francophone pour aller faire une mission de recrutement à l’international. Le manque de personnel en petite enfance est réel : un besoin de 8500 éducatrices formées en Ontario d’ici 2026, selon la presse canadienne. Ce manque de personnel touche toutes les régions du pays. « Surtout pour les communautés francophones en situation minoritaire », ajoute Martine St-Onge.
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