La décision de la légalisation du cannabis au Maroc continue de faire débat à la première chambre et vivement discutée par les opposants politiques, a indiqué à Deutshe Welle, le professeur Khalid Mouna. Mais, vu que cette fois le projet vient des autorités, « je pense que c’est sérieux parce que l’initiative vient du gouvernement, et derrière le gouvernement, il y a le palais, alors que les propositions précédentes émanaient de l’opposition », a affirmé le chercheur sur la politique internationale des drogues de l’Institut transnational basé à Amsterdam, Tom Blickman. De plus, les gouvernements de l’UE doivent fournir davantage d’efforts pour accompagner le Maroc surtout en priorisant « le développement alternatif ».
Ainsi, « il serait bon que l’Europe soit plus ouverte à voir comment elle peut aider à la mise en place de cette industrie, par exemple en important du cannabis médical du Maroc en Allemagne – le plus grand marché du cannabis médical pour le moment », a expliqué Blickman. De plus, « si l’Europe facilitait les importations, elle aiderait le Maroc », a souligné Driss Benhima, ancien directeur de l’Agence de développement du Nord du Maroc, ayant effectué plusieurs recherches sur la culture du cannabis dans la région et qui a fait à ce propos des recommandations au gouvernement. Pour lui, la légalisation permettrait de changer beaucoup de choses et « conduira à des revenus décents, à l’intégration sociale et à la protection de l’environnement ».
Pour rappel, la question de la légalisation de la culture du cannabis à des fins médicales et industrielles a été abordée en décembre dernier au cours d’une réunion de la Commission des Nations Unies sur les stupéfiants en Autriche. Dans la région, le Maroc est l’unique pays ayant voté pour sa légalisation avec d’autres nations. Ce projet a été engagé suite à la proposition de l’Organisation mondiale de la santé, de retirer le cannabis de la liste des drogues dangereuses pour permettre que des études soient réalisées sur son usage médical.