Anwar El Ghazi tourne-t-il dos aux Pays-Bas pour le Maroc ?
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Le changement de nationalité sportive est un déchirement pour tous les sportifs. À l’instar de nombreux joueurs marocains ayant la double nationalité, qui se sont retrouvés devant l’obligation de choisir un pays au détriment de l’autre, de nombreux joueurs belges ont porté une fois le maillot de l’équipe nationale, mais aujourd’hui jouent pour un autre pays, avec toutes les conséquences que cela implique pour leur carrière ainsi que pour d’autres aspects de leur vie.
Samuel Bastien, Paul-José Mpoku, Ibrahima Cissé, Ahmed El Messaoudi, Cyril Dessers, Igor Vetokele, Dolly Menga, Omar El Kaddouri, Ahmed Touba ainsi que les frères Samy et Ryan Mmaee. Tous ces joueurs ont porté le maillot belge des sélections de jeunes au cours de ces dix dernières années. Mais aujourd’hui ils ont fait le choix de défendre les couleurs des pays dont ils sont originaires, rapporte dhnet.be.
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La République démocratique du Congo, le Maroc, l’Angola, le Nigeria ou l’Algérie leur ont offert l’opportunité de vivre le rêve d’évoluer pour l’équipe nationale de leurs origines. Un choix souvent difficile, comme s’il leur est demandé d’aimer un pays plus qu’un autre. « Rien ne m’enlèvera un de mes deux pays. Il était difficile de choisir, car je les aime énormément tous les deux », assure Paul-José Mpoku lorsqu’il a opté pour la RDC en 2015, six ans avant que son petit frère Albert Sambi Lokonga ne choisisse la Belgique.
« La réflexion est un mélange de choix de la raison et de choix du cœur », analyse un agent de joueurs. « Je n’ai jamais été confronté à un joueur qui ne se posait pas la double question. Les deux identités coexistent et sont généralement fortes. Il ne faut pas prendre cela à la légère car ça dépasse le cadre du football. On parle de famille, on parle d’identité, on parle d’attentes aux pays concernés. »
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Mais parfois les choix s’opèrent selon les aspirations et en prenant en compte ce qu’attendent les joueurs. « Les joueurs doivent analyser la situation en fonction de leur âge et des possibilités de recevoir une chance vis-à-vis de la concurrence. Je pense qu’un ailier percutant aura par exemple plus de chances d’être appelé avec la Belgique. Mais si cela semble bouché, comme dans le milieu de terrain, où les jeunes talents belges sont très nombreux, c’est plus difficile », explique un agent de joueurs.
Par contre, certains joueurs ont eu à faire des choix précipités qui n’ont pu donner les effets escomptés. C’est le cas de Clinton Mata qui a porté huit fois le maillot de l’Angola entre 2014 et 2016. Mais ensuite, plus rien du tout. Mais pour certains, le choix est instinctif, immédiat, comme un appel du cœur. C’est le cas des frères Mmaee qui ont opté pour le Maroc. « C’était clair depuis le départ. J’ai joué en jeune avec la Belgique, mais pour moi ça n’a rien à voir. Représenter sa vraie nation, son pays de sang, c’est différent, ce n’est pas les mêmes émotions », justifiait à Maroc Football Talk l’ancien Rouche Samy Mmaee, qui évolue désormais à Ferencvaros (Hongrie).
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Au nombre de ces joueurs belges qui ont opté pour le Maroc, il y a Selim Amallah, Ilias Chair, les frères Mmaee qui ont montré durant ces éliminatoires à la coupe du monde qu’ils ont eu raison de choisir les Lions de l’atlas. Mais choisir n’est jamais sans conséquence. « On ne délaisse pas sa carrière, mais il est clair que cela ferme des portes de choisir une sélection africaine. C’est bien de jouer pour son pays. Je l’ai d’ailleurs fait avec Madagascar. Là-bas, on est vraiment valorisé et c’est une expérience extraordinaire. Mais il faut aussi penser à sa carrière », pense pour sa part, Younous Oumouri.
Pour l’agent de Manuel Benson, la Coupe d’Afrique fait partie des nombreuses raisons pour lesquelles certains pays européens font pression pour que les binationaux ne choisissent pas leurs pays d’origine. « Quand un club doit trancher entre deux joueurs similaires au même poste, cela arrive malheureusement souvent qu’il abandonne le dossier de celui qui évolue pour une sélection africaine. Les clubs sont conscients qu’ils peuvent perdre leur recrue pendant plus d’un mois en pleine saison ».
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« Moi, je considère qu’une carrière peut aussi être belle lorsqu’elle est faite de rencontres, et pas uniquement par la réussite purement sportive ou financière », tempère de son côté un intermédiaire qui travaille pour une agence anglaise. « On ne peut pas résumer un choix au classement Fifa. Si l’on ne prend en compte que cet aspect, on passe à côté de quelque chose de primordial : le football reste de la matière humaine ».
Le dilemme de changer de nationalité sportive se présente parfois très tôt. Certains joueurs sont contactés dès l’âge de 16 ou 17 ans par des membres de la fédération de leur pays d’origine pour établir un premier lien. C’est le cas du Maroc où la fédération et même l’entraîneur de la sélection nationale n’hésitent pas à entrer en contact avec les joueurs pour les convaincre de ce qu’ils gagneraient à jouer pour le Maroc.
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Ne souhaitant pas se fermer de portes, certains préfèrent logiquement ne pas encore se positionner. Même si « le rêve, c’est de jouer la Coupe du monde au Qatar avec la Belgique, comme chaque Diablotin », sourit Amadou Onana. Chaque jeune doit d’abord analyser la situation en fonction des opportunités et de son attache envers son pays d’origine, précise-t-il.
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Choisir un pays au détriment de l’autre n’a jamais été facile pour les joueurs. Malheureusement pour certains, le faire, revient à choisir entre son père et sa mère, entre ses origines et entre une terre qui les a portés et éduqués. Choisir c’est parfois fermer une porte de façon définitive.
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