Malgré une baisse de 30 % des transactions au premier semestre 2025, le marché immobilier marocain reste stable. Pour un expert, il s’agit d’une reconfiguration plutôt que d’une crise. L’aide au logement et la solidité des acteurs soutiennent un secteur en pleine mutation structurelle.
Baisse des transactions, stabilité des prix, transformations structurelles profondes redéfinissant ses équilibres. Ainsi se présente le marché de l’immobilier en cette année. Selon les professionnels, ce tableau est loin de refléter une crise, il est plutôt d’une reconfiguration du marché.
L’année 2025 est dominée par l’incertitude conjoncturelle, mais cette situation a contribué, d’une certaine manière, à la résilience du secteur immobilier, explique l’expert en immobilier et auteur du guide « Répons’IMMO », Amine Mernissi, dans un entretien à la MAP, citant l’indice des prix des actifs immobiliers. Celui-ci a montré une baisse des transactions de 30 % au premier trimestre et de 21,2 % au deuxième trimestre de 2025, ainsi qu’une stagnation des prix.
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Pour l’expert, ce contraste entre volume et prix reflète « la résistance, voire la solidité des acteurs du secteur, ainsi que leur confiance en un avenir meilleur à moyen terme ». La reconfiguration du marché immobilier impacte différemment tous les segments.
« L’immobilier de luxe constitue un marché spécialisé dont les clients sont prêts, soit à y habiter, soit à investir dans la location. La demande existe et les prix continuent de croître, notamment dans les grandes villes considérées comme des choix d’investissement sûrs », fait remarquer Mernissi.
Pendant ce temps, le segment intermédiaire alimente principalement le marché de l’ancien, en raison d’une offre neuve insuffisante dans les centres urbains.
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Par ailleurs, le programme « Aide au logement », lancé en janvier 2024 a apporté de l’oxygène au logement social. « L’aide directe accordée aux primo-acquéreurs (100 000 dirhams pour les logements de moins de 300 000 dirhams, et 70 000 dirhams pour ceux dont le prix est compris entre 300 000 et 700 000 dirhams) a donné une impulsion importante » au secteur, affirme Mernissi.
L’expert a également analysé la relation entre l’offre et la demande. Il en ressort qu’il n’existe pas un seul marché immobilier au Maroc. « chaque ville a son propre parcours et sa situation économique spécifique. Il ne faut donc pas généraliser, car cela pourrait nuire à la qualité de l’analyse », explique-t-il encore.
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Seuls les chiffres de l’indice des prix des actifs immobiliers pour le troisième trimestre 2025 que publieront très prochainement Bank Al-Maghrib (BAM) et l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie, « seront déterminants pour évaluer la trajectoire réelle du secteur et savoir si la tendance baissière observée est en voie d’atténuation, de stabilisation ou, au contraire, appelée à durer. »