Un Marocain porte plainte contre le gouvernement coréen

20 juin 2022 - 19h00 - Monde - Ecrit par : S.A

Le ressortissant marocain enfermé pieds et poings liés dans la petite cellule d’un centre de détention pour migrants en Corée du Sud, et dont l’histoire est devenue virale sur les réseaux sociaux exige réparation.

L’ex-détenu marocain et un groupe d’avocats et de militants des droits humains ont profité de ce lundi 20 juin marquant la journée mondiale des réfugiés, pour condamner la législation du ministère de la Justice sur la détention des immigrants sans papiers. Il se souvient encore des conditions de détention humiliantes dans lesquelles il vivait au centre de détention de Hwaseong pour les migrants en situation irrégulière. « Je me souviens de tout. […] Je n’oublierai jamais ce qui s’est passé », a déclaré le ressortissant marocain, qui se présente par l’initiale “M”.

À lire : La Corée du Sud réagit à l’affaire du Marocain maltraité

Arrivé en Corée du Sud en 2017, le trentenaire avait demandé l’asile avant de faire l’objet d’un ordre d’expulsion. En septembre 2021, son avocat Hahn-Jae Lee, qui fait partie de “Duroo”, une équipe juridique d’intérêt public qui assistent les migrants en Corée du Sud, a révélé une vidéo tournée entre mai et juin dans laquelle on voit le jeune Marocain enfermé dans des conditions de détention inhumaines. Quelques mois après, l’ex-détenu dit souffrir d’un trouble de stress post-traumatique et de problèmes physiques aux mains et aux dents à cause de la violence, rapporte The Korea Times.

À lire : Un Marocain maltraité dans un centre pour migrant en Corée du Sud

Lors de la conférence de presse, le ressortissant marocain a demandé au ministère coréen de la Justice de l’indemniser pour la détresse mentale et les dommages physiques subis et de lui fournir des services de réadaptation pour « surmonter les conséquences physiques, psychologiques et sociales de la torture », comme le prévoit la Convention internationale sur les réfugiés. Il a également exigé que le ministère rende publiques les conclusions des enquêtes sur son cas et punisse les fonctionnaires responsables de la violation de ses droits. Il a affirmé avoir été « torturé comme un esclave dans un “dokbang” (cellule d’isolement en coréen) enchaîné » par plus de 10 fonctionnaires alors qu’il était détenu au centre de détention pour migrants.

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