Blé français ou russe : le Maroc hésite
La France veut récupérer des marchés d’export en blé en renforçant ses exportations vers le Maroc et l’Algérie qui se tournent de plus en plus vers la Russie pour s’approvisionner.
La baisse de la production du blé dur au Canada, principal fournisseur mondial actuellement en proie au changement climatique, a entraîné la hausse des prix de cette matière première au Maroc, où elle sert à la fabrication du couscous et de semoule.
Dans un communiqué, Abdul Qadir Al-Alawi, président de la Fédération nationale des moulins marocains fait savoir que le prix du blé dur (utilisé pour extraire la farine de semoule, qui sert à la fabrication des pâtes et du couscous) a fortement augmenté au cours des derniers mois. Ainsi, les marchés mondiaux connaissent une nette augmentation des prix du blé dur, qui se situent actuellement autour de 600 dirhams (54,8 euros) alors que le marché du blé traditionnel est très stable, le prix du quintal atteignant un maximum de 300 dirhams (27,4 euros). À l’origine de cette hausse, la baisse considérable de la production du blé dur au Canada-surtout dans les provinces de l’Alberta et de la Saskatchewan représentant 78 % de la production du pays-, principal fournisseur mondial.
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Cette baisse de production a également fait grimper les prix du blé dur au Maroc, un pays qui ne peut pas se passer de cette matière première produite au Canada. Il n’est pas possible de remplacer les importations de blé dur canadien par d’autres fournisseurs, en raison de la forte dépendance des consommateurs marocains à l’égard de ce produit, explique Abdul Qadir Al-Alawi. Au Maroc, le blé dur canadien est transformé en semoule et en pâtes de couscous. Ces dernières sont ensuite exportées vers plusieurs pays européens, où elles sont très prisées. L’année dernière, le Maroc avait déjà souffert des prix record pour le blé traditionnel à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a mis à mal le commerce mondial du blé. L’autre problème auquel est confronté le royaume, c’est que les stocks nationaux de blé dur ne durent que deux à trois mois au maximum.
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Touchée en 2022 par l’une des pires sécheresses depuis des décennies en 2022, la production céréalière au Maroc a chuté de 60 %, passant de 10,4 millions de tonnes en 2021 à seulement 3,3 millions de tonnes. Cette année, le Maroc devrait produire environ 3 millions de tonnes de blé tendre, 1 million de tonnes de blé dur et 1,3 million de tonnes d’orge. En attendant cette récolte, le Maroc devrait importer 2,5 millions de tonnes de blé tendre en ce mois de septembre, mais il aura besoin de 2,5 millions de tonnes supplémentaires d’ici fin juin 2024, a précisé à Reuters Omar Yacoubi, président de la Fédération marocaine des commerçants de céréales (FNCL).
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