Couscous et pâtes : l’addition salée pour les Marocains

3 septembre 2023 - 19h00 - Economie - Ecrit par : S.A

La baisse de la production du blé dur au Canada, principal fournisseur mondial actuellement en proie au changement climatique, a entraîné la hausse des prix de cette matière première au Maroc, où elle sert à la fabrication du couscous et de semoule.

Dans un communiqué, Abdul Qadir Al-Alawi, président de la Fédération nationale des moulins marocains fait savoir que le prix du blé dur (utilisé pour extraire la farine de semoule, qui sert à la fabrication des pâtes et du couscous) a fortement augmenté au cours des derniers mois. Ainsi, les marchés mondiaux connaissent une nette augmentation des prix du blé dur, qui se situent actuellement autour de 600 dirhams (54,8 euros) alors que le marché du blé traditionnel est très stable, le prix du quintal atteignant un maximum de 300 dirhams (27,4 euros). À l’origine de cette hausse, la baisse considérable de la production du blé dur au Canada-surtout dans les provinces de l’Alberta et de la Saskatchewan représentant 78 % de la production du pays-, principal fournisseur mondial.

À lire : Blé français ou russe : le Maroc hésite

Cette baisse de production a également fait grimper les prix du blé dur au Maroc, un pays qui ne peut pas se passer de cette matière première produite au Canada. Il n’est pas possible de remplacer les importations de blé dur canadien par d’autres fournisseurs, en raison de la forte dépendance des consommateurs marocains à l’égard de ce produit, explique Abdul Qadir Al-Alawi. Au Maroc, le blé dur canadien est transformé en semoule et en pâtes de couscous. Ces dernières sont ensuite exportées vers plusieurs pays européens, où elles sont très prisées. L’année dernière, le Maroc avait déjà souffert des prix record pour le blé traditionnel à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a mis à mal le commerce mondial du blé. L’autre problème auquel est confronté le royaume, c’est que les stocks nationaux de blé dur ne durent que deux à trois mois au maximum.

À lire :Le Maroc va importer 2,5 millions de tonnes de blé

Touchée en 2022 par l’une des pires sécheresses depuis des décennies en 2022, la production céréalière au Maroc a chuté de 60 %, passant de 10,4 millions de tonnes en 2021 à seulement 3,3 millions de tonnes. Cette année, le Maroc devrait produire environ 3 millions de tonnes de blé tendre, 1 million de tonnes de blé dur et 1,3 million de tonnes d’orge. En attendant cette récolte, le Maroc devrait importer 2,5 millions de tonnes de blé tendre en ce mois de septembre, mais il aura besoin de 2,5 millions de tonnes supplémentaires d’ici fin juin 2024, a précisé à Reuters Omar Yacoubi, président de la Fédération marocaine des commerçants de céréales (FNCL).

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Canada - Agriculture - Alimentation

Aller plus loin

Le couscous de Philippe Etchebest ne passe pas

Sur YouTube et Tiktok, le chef cuisinier étoilé français Philippe Etchebest est sous le feu des critiques à cause de sa recette de couscous, plat emblématique de l’Afrique du...

Maroc : la fin du pain à 1,20 dirham ?

Alors que les prix du blé connaissent une augmentation, de nombreux Marocains s’inquiètent d’une éventuelle flambée des prix du pain, notamment l’emblématique pain à 1dh20. De...

Le Maroc va importer 2,5 millions de tonnes de blé

Le Maroc veut importer 2,5 millions de tonnes de blé entre le 1ᵉʳ juillet et le 30 septembre 2023, a annoncé l’Office national interprofessionnel des céréales et des...

Blé français ou russe : le Maroc hésite

La France veut récupérer des marchés d’export en blé en renforçant ses exportations vers le Maroc et l’Algérie qui se tournent de plus en plus vers la Russie pour s’approvisionner.

Ces articles devraient vous intéresser :

Intoxications en hausse au Maroc : quelles solutions ?

La Fédération marocaine des Droits des Consommateurs s’inquiète après la hausse des cas d’intoxication alimentaire enregistrés dans certains restaurants ces dernières semaines. Elle appelle le ministre de la Santé et de la Protection sociale à...

La sécheresse pousse le Maroc à multiplier ses achats de blé sur le marché mondial

Le Maroc maintient son système de restitution à l’importation du blé tendre au profit des opérateurs. Une importante quantité de cette céréale sera bientôt commandée.

Le Maroc, gardien de la sécurité alimentaire mondiale

Le Maroc possède 70 % des réserves mondiales de phosphate, un minerai utilisé pour produire les engrais alimentaires. De quoi faire du royaume un garant de la sécurité alimentaire mondiale.

Tomate : le Maroc dépasse l’Espagne en Europe

Pour la première fois, le Maroc se hisse au rang de premier fournisseur de tomates sur le marché européen, devançant ainsi l’Espagne. Un pur hasard ? non, le Maroc prend peu à peu la place de premier fournisseur pour l’Europe.

Maroc : l’hydrogène vert pour atteindre l’autosuffisance alimentaire

La production de l’hydrogène vert dans la région de Dakhla et son utilisation pour le dessalement de l’eau de mer, permettront au Maroc d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. C’est ce que révèle une étude menée par des chercheurs marocains.

Maroc : appel pressant des exportateurs de légumes

Les associations de producteurs et exportateurs de fruits et légumes appellent le gouvernement d’Aziz Akhannounch à autoriser la reprise des exportations.

Maroc : les prix des fruits et légumes atteignent des sommets

Au Maroc, les prix des fruits et légumes continuent d’augmenter et de peser sur le budget mensuel des Marocains en raison notamment des exportations.

« Ain Ifrane » vendue

La société Mutandis vient de conclure un contrat de cession avec la Société des Boissons du Maroc (SBM), en vue de l’acquisition de « Ain Ifrane ». Montant de la transaction : 380 millions de dirhams.

Tomate marocaine : le nouveau cauchemar des producteurs français

Face à l’augmentation des importations de tomates marocaines, les producteurs français expriment leur inquiétude et pointent du doigt une concurrence déloyale.

Le Maroc fait un important don d’engrais à Saint-Vincent-et-les Grenadines

Le Premier ministre Ralph Gonsalves a annoncé que le Maroc fera un important don d’engrais à Saint-Vincent-et-les-Grenadines.