L’Espagne insiste pour jouer les médiateurs dans la crise Maroc-Algérie
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a soutenu que l’Espagne n’a pas joué le rôle de médiateur dans la crise entre l’Algérie et le Maroc parce...
L’Algérie reste le premier fournisseur de gaz naturel de l’Espagne, avec 50 % d’importation à fin juillet 2021. Mais cette hégémonie algérienne serait menacée par les tensions politiques entre Alger et Rabat, et surtout par le non-renouvellement du contrat de concession du gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui expire fin octobre.
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a annoncé le 24 août dernier la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc. Les ménages espagnols craignent que cette décision n’affecte l’approvisionnement régulier de l’Espagne en gaz naturel par l’Algérie, fait part El Pais. Quelques jours après cette annonce, le ministre algérien de l’Énergie, Mohamed Arkab, avait déclaré que son gouvernement ne renouvellerait pas le contrat de concession du GME qui expire à la fin du mois d’octobre.
La situation inquiète le gouvernement espagnol. « Nous suivons l’évolution des relations entre l’Algérie et le Maroc, deux pays voisins, et nous appelons au dialogue. Nous espérons que la fourniture de gaz à l’Espagne sera en tout cas garantie et ne sera pas affectée par la situation actuelle », a indiqué une source diplomatique espagnole.
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Mais l’Algérie a pris ses dispositions pour ne pas se soumettre au « chantage » du Maroc en cas de non-renouvellement du GME qui traverse le territoire marocain et le détroit de Gibraltar avant d’atteindre la ville de Cordoue en Espagne, et a la capacité de transporter environ 8,7 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an. L’Algérie compte plutôt sur le Medgaz, reliant depuis 2011 les gisements de gaz de Hassi R’mel au réseau de la ville d’Almeria, avec une capacité actuelle de 8 milliards de mètres cubes de gaz. Les gouvernements espagnol et algérien ont même signé l’été dernier un accord pour augmenter la capacité de cette infrastructure à 10 milliards de mètres cubes par an dès janvier 2022.
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Au demeurant, le non-renouvellement du GME affectera aussi bien l’Algérie, l’Espagne que le Maroc. Le Maroc pourrait perdre deux avantages : son droit de péage de 7 % de la valeur du gaz exporté par le gazoduc, soit environ 200 millions d’euros par an, et la quantité de gaz tirée du transit par le gazoduc et qui contribue à produire 12 % de l’électricité consommée par les Marocains. Quant à l’Algérie, elle verra sa capacité d’exportation chuter dès novembre, passant de 16,7 milliards de mètres cubes par an à seulement 8 milliards, puis à 10 milliards à partir de janvier. « Il est clair que l’Algérie ne sera pas en mesure d’exporter autant de gaz vers l’Espagne et le sud de l’Europe, du moins à court terme », explique Matt Cunningham, expert en énergie au think tank Focus Economics de Barcelone. L’Espagne, elle, « sera en mesure de répondre à ses besoins en gaz en l’obtenant d’ailleurs, ou en le comparant à d’autres sources d’énergie, mais les coûts augmenteront », note l’expert.
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