Le Maroc bloque le renouvellement du gazoduc entre l’Algérie et l’Espagne
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L’Espagne est préoccupée par l’intention de l’Algérie de renoncer au gazoduc qui l’alimente depuis vingt ans via le Maroc. Bien plus, la péninsule ibérique redoute l’énorme perte que subiraient les trois pays si le gazoduc Maghreb-Europe n’est pas renouvelé après le 31 octobre, date de son expiration.
À en croire plusieurs experts, ce sont des raisons politiques qui sous-tendent cette option de l’Algérie visant à nuire aux intérêts du Maroc. Seulement, ce choix va coûter cher aux trois pays, fait savoir EFE. Le gazoduc Maghreb-Europe est un conduit de plus de 1400 kilomètres de long qui traverse le Maroc sur environ 540 kilomètres, passe par Gibraltar dans une section sous-marine d’environ 45 kilomètres pour échouer à Cadix. Ce sont en moyenne 10 000 millions de mètres cubes de gaz qui y passent annuellement vers la péninsule ibérique. Dans le même temps, il y a Medgaz mis en service en 2010, d’une capacité de 8 000 millions de mètres cubes, sur une longueur de plus de 750 kilomètres et qui relie directement l’Algérie à l’Espagne (Almería). Ici, l’Algérie a fait part de son intention d’en renforcer la capacité de 25 % pour satisfaire la demande de l’Espagne.
Citant des experts, EFE fait savoir que le Maroc risque d’être confronté à une pénurie s’il manque d’alternatives dans l’immédiat, vu qu’il dépend presque exclusivement de l’Algérie pour ses besoins en gaz naturel. Une des solutions pour le Maroc, si le contrat GME qui arrive à son terme le 31 octobre prochain n’est pas renouvelé, est d’orienter dans le sens inverse la conduite qui relie le Maroc à l’Espagne afin de permettre à celle-ci de ravitailler en gaz naturel le royaume à partir d’autres fournisseurs, conseille l’analyste Gonzalo Escribano, directeur du Programme Énergie et Climat de l’Institut Royal Elcano.
Toutefois, rien ne vaut la négociation avec l’Algérie recommande-t-il à l’Espagne prônant une fermeture plutôt progressive du GME, le temps de trouver des alternatives et de s’assurer de l’efficacité de Medgaz. Mais, la possible coupure du GME « mettra fin à l’opportunité de faire avancer l’intégration économique » dans cette région méditerranéenne, alerte Escribano.
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