Crise ukrainienne : les étudiants arabes entre prudence et crainte

24 février 2022 - 05h20 - Monde - Ecrit par : S.A

Les étudiants arabes en Ukraine, sont partagés entre prudence et crainte. Certains estiment que les déclarations du président russe Vladimir Poutine qui a reconnu lundi l’indépendance des entités sécessionnistes de Louhansk et de Donetsk constitue ni plus ni moins la menace d’une guerre contre le pays.

Lundi, le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine a reconnu l’indépendance des entités sécessionnistes de Louhansk et de Donetsk. Le lendemain, il a brandi à nouveau la menace d’une guerre contre l’Ukraine, annonçant au passage que les accords de Minsk qui établissent un cessez-le-feu dans l’Est de l’Ukraine n’existent plus. Des propos qui créent l’inquiétude dans un pays où, la plus grande proportion d’étudiants internationaux (22 %) vient d’Inde et du Maroc (10 %). Certains étudiants arabes minimisent la menace de guerre tandis que d’autres expriment des inquiétudes.

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« Les gens n’ont pas commencé à stocker de la nourriture. Les résidents arabes et les Ukrainiens n’ont pas peur. Ils riraient si vous leur posiez des questions sur une éventuelle guerre », a déclaré à Al-Fanar Media Taif Al-Hadeethi, étudiant irakien en sixième année de médecine à l’Université d’État de Sumy, dans le Nord-Est de l’Ukraine. « Outre Louhansk et Donetsk, les deux régions revendiquées par la Russie, la vie est tout à fait normale », a-t-il ajouté, estimant que ce sont les médias internationaux qui versent dans l’exagération quant aux problèmes de sécurité de routine auxquels fait face l’Ukraine depuis 2014.

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« Je ne pense pas que des choses sérieuses se produiront. Mes parents me poussent à retourner en Jordanie, mais je n’ai pas peur », a déclaré Hamad Al-Khrisha, un étudiant jordanien en première année de médecine à l’Université nationale de médecine Pirogov Memorial, à Vinnytsya, dans le centre-ouest de l’Ukraine. Selon lui, il s’agit d’une simple guerre de propagande. Sauf que certains étudiants y voient plutôt la plausibilité d’une guerre et ont d’ailleurs quitté l’Ukraine. « Nos collègues indiens ont quitté le pays », a déclaré Taif Al-Hadeethi.

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Pour Ghaith Ahmed Munaf, responsable de l’Organisation internationale pour la protection des droits humains, Ukraine-Irak (BFNGO), basée en Ukraine, la menace de guerre est bien réelle. « La cellule de surveillance de notre organisation a enregistré plus de 2 500 violations sur les trois fronts de la frontière nord-est avec la Russie, la frontière nord-ouest avec la Biélorussie et la frontière sud de la Crimée. La guerre semble inévitable », a-t-il déclaré.

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