Les 87 salariés de Comdata Monaco – spécialisée dans la sous-traitance de services clients – n’en démordent pas. Lundi marquait leur 7ᵉ journée de grève. Ils ne croient pas à la sincérité de la société qui a décidé de fermer son site de Monaco, car ses « caractéristiques ne permettent pas de répondre aux attentes des clients ni du marché », et de les licencier pour raison économique. Selon eux, les raisons sont ailleurs.
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« On a un noyau dur de collaborateurs qui sont ici depuis 10,15, voire 20 ans, qui sont fidèles à leurs postes. Moi qui suis garante de la qualité des appels, je peux vous dire que ce sont des gens qui sont impliqués dans leur travail, qui répondent aux exigences des clients puisqu’ils sont satisfaits de notre prestation. Et là, c’est tout simplement le groupe Comdata Konecta qui a décidé de restructurer leurs activités au Maroc pour faire plus de bénéfices. Ils ont 300 millions de chiffre d’affaires, donc n’est pas une société qui va mal », explique à franceinfo Zoulikha Sheila, formatrice, référente qualité à Comdata Monaco, salariée de l’entreprise depuis 15 ans.
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Ce n’est pas la première fois que cette entreprise qui en possède plusieurs en France décide de réduire son personnel. « En 2011 je suis rentré il y avait 3 étages, 800 salariés, c’était le deuxième employeur de Monaco. En 2016-2017, il y a eu le rachat par Comdata et depuis le rachat ça s’est dégradé. Ils ont délocalisé une part de l’activité au Maroc, à Casablanca. On est passés de 800 employés à 87. Depuis le rachat, les conditions se sont dégradées, on a perdu beaucoup d’acquis. On veut nous licencier d’une mauvaise façon, c’est-à-dire pour raison économique, mais on n’y croit pas. Ils veulent délocaliser pour faire plus d’argent ailleurs », précise Stéphane Cacciatore, conseiller technique à Comdata depuis 11 ans.
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Après trois rencontres infructueuses pour négocier leur redéploiement dans les autres filiales du groupe, la direction reçoit les salariés mercredi 15 février.