Gérant d’une société à Casablanca, Dominique Strauss-Kahn cité dans « Pandora Papers »

5 octobre 2021 - 17h00 - France - Ecrit par : S.A

L’ancien directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, est cité dans l’enquête des « Pandora Papers  » - ces documents obtenus par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ)- pour avoir délocalisé son entreprise de conseil à Casablanca avant de la transférer dans les Émirats arabes unis.

L’émission Cash Investigation a diffusé une enquête consacrée aux activités et à la localisation de la société de l’ancien ministre socialiste, Dominique Strauss-Kahn reconverti dans le conseil aux entreprises et aux gouvernements. Il avait créé en septembre 2012 la société Parnasse basée dans le VIᵉ arrondissement de Paris. L’année suivante, il crée au Maroc la société de conseil Parnasse International et l’installe à Casablanca dans la zone franche Casablanca Finance City (CFC). Comme toute entreprise française basée dans cette zone, sa société est exonérée d’impôt sur les revenus pendant cinq ans.

À lire : La princesse Lalla Hasna citée dans l’enquête des « Pandora Papers »

Parnasse International réalise des millions d’euros de bénéfices : 7,8 millions en 2014, 3,8 millions en 2016 et plus de 5 millions d’euros l’année suivante. À partir de la sixième année, les entreprises françaises doivent s’acquitter d’un impôt de 8,75 %, contre 30 % dans le reste du Maroc et 33,13 % en France au même moment. Selon les calculs de l’économiste spécialiste de la fiscalité Ano Kuhanathan, « sur cinq années fiscales complètes, on arrive à environ 6,163 millions d’euros d’impôts sur les sociétés, que son entreprise aurait dû payer si elle avait été domiciliée en France ».

À lire : Dominique Strauss-Kahn : « Je suis résident fiscal au Maroc »

Après les cinq années d’exonération fiscale de la CFC, l’ancien directeur général du FMI transfère son entreprise de conseil dans une juridiction encore plus opaque aux Émirats arabes unis. Selon des documents confidentiels, il crée alors Parnasse Global Limited en avril 2018, en sollicitant l’expertise de la société SFM, l’un des leaders à Dubaï de la création d’entreprises offshore dont le slogan est « simple, rapide et efficace ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Impôts - Dominique Strauss-Kahn

Aller plus loin

« Cash Investigation » s’intéresse à Dominique Strauss-Kahn

Alors qu’il était résident français en 2013, Dominique Strauss-Kahn a créé la société Parnasse International qu’il a enregistrée à Casablanca Finance City (CFC) au Maroc, zone...

Dominique Strauss-Kahn : « Je suis résident fiscal au Maroc »

L’ancien patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn, dont le nom est cité dans l’affaire controversée des « Pandora Papers », répond à ses détracteurs. L’homme d’affaires français...

Dominique Strauss-Kahn a failli devenir ministre au Maroc

Le nom de Dominique Strauss-Kahn (DSK) avait été évoqué dans l’entourage du roi Mohammed VI pour remplacer Mohamed Boussaid, ministre des Finances limogé par le souverain le 1ᵉʳ...

La princesse Lalla Hasna citée dans l’enquête des « Pandora Papers »

Plusieurs personnalités africaines, dont des Marocains, auraient dissimulé des sociétés dans des juridictions secrètes, principalement dans des pays riches. C’est ce que révèle...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : les revenus d’Airbnb traqués

L’Office des changes vient de lancer une vaste opération d’audit visant les transferts financiers internationaux entre propriétaires et bénéficiaires des locations de biens immobiliers via Airbnb.

Maroc : du nouveau pour dotation pour voyage d’affaires

Au Maroc, la dotation pour voyage d’affaires passe de 60 à 100 000 dirhams, selon la version actualisée de l’Instruction générale des opérations de change (IGOC) qui est entrée en vigueur le 2 janvier 2024.

Appel à mettre fin à l’échange d’informations fiscales des MRE

L’Organisation démocratique du travail (OMT) a vivement critiqué la politique gouvernementale à l’égard des Marocains résidant à l’étranger, pointant du doigt une approche jugée superficielle et occasionnelle, particulièrement lors de l’accueil des MRE...

MRE et l’OCDE : l’heure de la renégociation fiscale

Le gouvernement marocain affirme vouloir préserver les intérêts des six millions de Marocains résidant à l’étranger (MRE). Il entend engager dans les prochains jours des négociations avec l’OCDE pour revoir les conventions relatives à l’échange des...

Maroc : les écoles privées veulent augmenter les frais de scolarité

Les écoles privées au Maroc menacent d’augmenter les frais de scolarité d’environ 5 %, ce qui leur permettra de récupérer le montant de l’Impôt sur le revenu (IR) pour les enseignants vacataires, qui est passé de 17 à 30 % depuis le 1ᵉʳ janvier de...

Maroc : Le secteur de la franchise en danger de mort

La fermeture en série des franchises dans les grandes villes du Maroc inquiète Mohamed el Fane, le président de la Fédération marocaine de la franchise (FMF). Il appelle l’État à soutenir ce secteur qui se meurt.

Marocains, n’oubliez pas de déclarer les revenus fonciers

Le dépôt de la déclaration de revenus fonciers soumis à l’impôt sur le revenu (IR) et le paiement dudit impôt, doivent être effectués au plus tard le 29 février, a prévenu la Direction générale des impôts (DGI).

Le dilemme des MRE : vendre leurs biens ou se soumettre à l’échange fiscal

Des Marocains résidant à l’étranger (MRE) appellent à la suspension de l’accord multilatéral sur les échanges de renseignement automatiques des comptes financiers.

Maroc : les agriculteurs rattrapés par l’impôt

Au Maroc, les petits agriculteurs exploitants agricoles exonérés d’impôts réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 5 millions de dirhams, doivent désormais remplir une déclaration de revenus, a récemment rappelé la Direction générale des impôts (DGI).

Maroc : vers la fin du plafonnement de l’impôt sur le revenu à 20%

Conformément à l’article 3 de la loi n°69-19 portant réforme fiscale, le plafonnement de l’impôt sur le revenu (IR) à 20 % pour certaines entreprises se terminera dans deux ans.