Le Maroc veut profiter de son potentiel géographique (300 jours de soleil par an et des centaines de kilomètres de côtes) pour atteindre l’autonomie énergétique et devenir l’un des principaux fournisseurs d’énergie de l’Europe qui traverse actuellement une crise énergétique en raison de l’invasion russe en Ukraine. Fin 2021, le Maroc disposait d’une capacité de production d’électricité de 11 GW dont 36,3 % proviennent de sources renouvelables, soit 1 466 MW d’éolien, 831 MW de solaire et 1 770 d’hydroélectricité, selon les données de l’Institut du commerce extérieur (ICEX).
Le Maroc s’est fixé pour objectif d’atteindre 52 % de la capacité de production de l’énergie renouvelable d’ici 2030. Dans ce sens, il sollicite l’aide de partenaires comme le Royaume-Uni ou l’Union européenne. Cette dernière a financé à 60 % la construction de la plus grande centrale solaire du monde, Noor Ouarzazate, située dans le sud du royaume. C’est le premier grand projet de l’Agence marocaine pour l’énergie solaire (MASEN) qui compte au total 20 centrales solaires en cours de réalisation ou prévues, dont deux au Sahara.
À lire : Le Maroc, un pays au potentiel « énorme » en matière d’énergies renouvelables
Noor Ouarzazate est la première centrale au monde à combiner production d’énergie solaire photovoltaïque et solaire thermique. Plusieurs parcs éoliens sont aussi développés en parallèle avec une capacité de production de 2 000 MW par an, sans oublier les barrages existants capables de produire 1 300 MW. Le projet XLINKS en cours permettra aussi au Maroc de produire de l’énergie renouvelable pour une capacité totale de 10,5 GW et de l’exporter par câble sous-marin vers le Royaume-Uni.
Le Maroc a adopté en 2021 une feuille de route pour développer l’hydrogène vert. Dans cette optique, la société TotalEren va investir 10 milliards d’euros (100 milliards de dirhams) pour construire une grande usine de production de l’hydrogène vert et de l’ammoniac dans la région de Guelmim-Noun. Elle pourra produire jusqu’à 10 GW d’énergie. L’objectif de Rabat est d’atteindre d’ici 2030, une production locale d’hydrogène de 4 térawattheures (TWh) et d’exporter 10 TWh d’énergie.