L’objectif du gouvernement espagnol est de confirmer l’appartenance de Ceuta et Melilla à son territoire et à l’Europe par ricochet. Dans cette perspective, l’Exécutif prévoit, en plus de solliciter la présence de Frontex dans les deux villes, de reconsidérer leur intégration dans l’espace Schengen, d’y renforcer la présence des membres du gouvernement et de mettre en place un plan économique face au blocus du Maroc, croit savoir El Pais.
L’Espagne avait pourtant écarté la possibilité d’accueillir les agents de Frontex pour renforcer la sécurité dans ces deux enclaves. Une première fois en 2014, alors qu’elle faisait face à une forte pression migratoire, et récemment en pleine crise avec le Maroc. « Je ne pense pas qu’il soit nécessaire, en l’état actuel des choses, de renforcer nos dispositifs dans la ville autonome », a indiqué Fernando Grande-Marlaska, le ministre espagnol de l’Intérieur, en réponse à la proposition de Fabrice Leggeri, le directeur de Frontex. « La présence de Frontex indique clairement au Maroc que les deux villes sont la frontière sud de l’UE », explique-t-il.
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À la différence du ministre de l’Intérieur qui préfère plutôt renforcer les capacités de la Garde civile en moyens pour mieux assurer son rôle, la Moncloa est favorable à cette option afin de passer un message fort au Maroc. Après que les autorités concernées auront convenu de l’entrée de Frontex à Ceuta et Melilla, les conditions de déploiement des agents seront définies. « Il est temps de poser de nouvelles bases pour parvenir à une relation plus stable, mais sur d’autres paramètres : Ceuta et Melilla sont la frontière extérieure de l’UE et de l’Espagne », précisent des sources proches du gouvernement.
Par ailleurs, l’Espagne pourrait demander l’entrée de Ceuta et Melilla dans l’Union douanière de l’UE et étudie aussi la possibilité de revoir le régime économique et fiscal des deux enclaves, avec l’aide du fonds européen.