L’Espagne s’inquiète des drones marocains

Le Maroc va commencer à produire sur place, avec l’appui d’Israël, des drones kamikazes comme le SpyX, développé par la société Bluebird Aero Systems. L’acquisition de cette technologie israélienne par le royaume fait peur à l’Espagne.

Depuis la normalisation de leurs relations en 2020, dans le cadre des accords d’Abraham sous l’égide des États-Unis, le Maroc et Israël ont renforcé leur coopération militaire. Selon plusieurs médias espagnols, le Maroc s’apprête à lancer la production sur place de drones israéliens SpyX, un drone qui a une portée de 50 kilomètres, une autonomie de vol de 90 minutes, une précision d’attaque d’un mètre, une vitesse d’impact de 250 km/h et un moteur 100 % électrique. Actuellement, le Maroc compte 233 drones et l’acquisition de cette nouvelle technologie fait de lui la deuxième puissance de drones en Afrique, derrière l’Égypte.

La production de SpyX par le Maroc suscite des inquiétudes en Espagne. Le groupe parlementaire Vox au Congrès a adressé une question écrite au gouvernement à ce sujet, faisant observer que le SpyX est plus puissant que le drone Q-SLAM-40 dont dispose l’armée espagnole. « Les forces armées espagnoles disposent-elles des moyens humains et matériels pour défendre les villes espagnoles de Ceuta et Melilla contre ces drones kamikaze en cas d’éventuelle attaque ? » « De quels moyens matériels disposent les détachements de nos Forces armées pour répéter ou dissuader une hypothétique attaque avec des drones SpyX ? », a demandé le parti d’extrême droite.

En réponse, l’Exécutif a assuré que « l’Espagne dispose des moyens et du personnel nécessaires pour garantir la sécurité et l’intégrité du territoire national et défendre l’État de droit ». Le gouvernement espagnol a en outre précisé qu’il « agira avec fermeté en cas de violation » de ses droits, réaffirmant sa volonté de maintenir une relation de « bon voisinage » avec le Maroc qui pour sa part, ne cesse de revendiquer les territoires comme Ceuta et Melilla, l’îlot Persil, les îles Chafarinas, les rochers d’Al Hoceima et de Velez de la Gomera. Les forces de sécurité espagnoles mènent régulièrement des missions de dissuasion et de surveillance dans ces zones.