Sahara : la position de l’Union européenne (toujours) attendue
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La crise de confiance entre Rabat et Madrid a été évoquée lundi, au sommet extraordinaire du conseil européen à Bruxelles. Cherchant à européaniser cette crise strictement bilatérale, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a déclaré que l’arrivée massive d’immigrants irréguliers à Sebta la semaine dernière « représente une crise entre l’Union européenne, l’Espagne et le Maroc », soulignant que le Maroc n’a pas de meilleur allié que l’Espagne au sein de la communauté européenne.
Pedro Sanchez poursuit sa manœuvre diplomatique pour rallier l’Europe à sa cause dans la crise qui l’oppose à son voisin. L’Espagne entend être au centre des décisions européennes pour juguler la crise migratoire. À cet effet, la délégation espagnole est arrivée à la réunion que les chefs d’État et de gouvernement de l’UE tiennent à Bruxelles avec un message. « Il n’y a pas de meilleur ou de plus grand allié du Maroc au sein de l’UE que l’Espagne. Notre relation est stratégique, nous la voulons la plus constructive possible, mais basée sur deux axes : la confiance et le respect ».
Pour Sanchez, l’UE a fait sa part de travail afin que Rabat puisse reprendre le contrôle des flux migratoires. Son gouvernement « souhaite que l’Espagne continue à être le médiateur privilégié entre le Maroc et Bruxelles ». Lors de ce sommet extraordinaire des chefs d’État, et de gouvernement des Vingt-sept, hier lundi, il a également souligné, « Nous devons toujours rappeler au Maroc qu’il n’y a ni meilleur ni plus grand allié au sein de l’Union européenne que l’Espagne pour défendre des intérêts stratégiques si importants pour le Maroc et si nécessaires pour l’Union européenne également ».
Après une semaine de crise, et après avoir reçu le soutien immédiat de toutes les institutions de premier plan, soulignant à maintes reprises que « les frontières de Ceuta ce sont les frontières de l’Union », Sánchez a remercié ses pairs pour le soutien, mais il a surtout tenu à signaler à Rabat qu’il n’y a personne de mieux que son pays pour « défendre les intérêts stratégiques du Maroc auprès de l’Union européenne ».
Le triangle Madrid, Rabat et Bruxelles a expérimenté ces derniers jours toutes les combinaisons possibles. Le gouvernement espagnol a demandé et dirigé le soutien de la Commission européenne, du Conseil européen et du Parlement européen, avec des tweets, des déclarations et des messages qui ne laissent aucune place à l’ambiguïté. Mais en même temps, il n’a pas voulu que l’UE assume un rôle de premier plan. « Je tiens à remercier la solidarité et la réponse ferme des institutions. Les trois ont exprimé leur solidarité avec l’Espagne lorsqu’ils ont vu les images de l’arrivée à Ceuta. Deuxièmement, je tiens à dire que pour nous, la migration est un défi important auquel toutes les relations de voisinage de l’UE et de l’Espagne avec le Maroc doivent reposer sur deux piliers : la confiance et le respect », a assuré le président à son arrivée.
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