L’État espagnol va payer 500 000 euros à un couple de Marocains

9 février 2023 - 17h20 - Espagne - Ecrit par : P. A

L’Audience nationale a ordonné à l’État espagnol de verser à titre de dommages-intérêts la somme de 495 386 euros à un couple marocain injustement emprisonné pour des crimes présumés de terrorisme pendant près de trois ans pour l’homme et près d’un an pour la femme.

Les faits remontent à 2016, année au cours de laquelle l’homme a été arrêté pour un crime d’endoctrinement djihadiste et placé en détention préventive. Sa femme a été arrêtée quelques mois plus tard pour apologie du terrorisme et également placée en détention. L’homme est resté en prison du 5 mai 2016 au 13 mars 2019 (1 044 jours) et la femme, du 24 janvier 2017 au 22 décembre 2017 (333).

Le couple a été condamné en juin 2018, mais la Cour suprême a annulé la sentence en février 2019, ordonnant la reprise du procès devant un autre tribunal, ce qui a conduit à leur acquittement par l’Audience nationale le 21 octobre 2019. Après sa libération, le couple a demandé une indemnisation au ministère de la Justice pour « fonctionnement anormal de l’administration de la justice », mais le département a rejeté sa requête.

À lire : L’Etat espagnol contraint de payer plus de 500 000 euros à un Marocain

Dans une décision datée du 24 novembre, la chambre administrative de l’Audience nationale a donné raison au couple et ordonné à l’État de verser une indemnité de 450 386 euros à l’homme et 45 000 euros à la femme pour le « préjudice moral » subi du fait de leur détention. Le juge explique que l’arrestation et l’incarcération du couple a affecté leurs enfants alors âgés de 4 ans et 1 an qui se sont retrouvés « dans une situation d’impuissance totale ».

L’Audience nationale soutient que la prison « a privé de leurs parents les deux enfants qui ont dû rester avec leurs grands-parents au Maroc ». En outre, « l’homme a subi des dommages psychiatriques très graves, irréparables et irréversibles qui affectent son identité et son projet de vie, et qui ont conduit à son handicap », ajoutent les juges.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Terrorisme - Droits et Justice

Aller plus loin

L’Etat espagnol contraint de payer plus de 500 000 euros à un Marocain

La chambre administrative de l’Audience nationale a acquitté un homme d’origine marocaine et sa femme mexicaine, arrêtés en 2016 pour terrorisme djihadiste et placés en...

Erreur judiciaire : le cas d’Ahmed Tommouhi, accusé à tort, réexaminé en Espagne

La Cour suprême d’Espagne a accepté de réexaminer le cas du Marocain Ahmed Tommouhi, condamné à tort pour une série de viols en 1991.

Harcèlement sexuel : une employée fait condamner le consulat du Maroc à Murcie

La chambre sociale du tribunal de Murcie a condamné le consulat du Maroc dans la ville à payer plus de 50 000 euros à titre de dommages-intérêts à une employée, victime de...

Une famille marocaine fait condamner l’Etat italien

Un Marocain de 33 ans, qui résidait à Pavie en Italie, est décédé en mai 2017 des suites d’un accident de la circulation. Dans une décision datée du 6 août, le tribunal de la...

Ces articles devraient vous intéresser :

Prison : le Maroc explore les « jour-amendes »

L’introduction du système de jour-amende dans le cadre des peines alternatives pourrait devenir une réalité au Maroc. Une loi devrait être bientôt votée dans ce sens.

Plaintes de MRE : 96 % de satisfaction selon le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire

En 2022, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) a traité près de 96 % des doléances présentées par les Marocains résidant à l’étranger (MRE), selon un rapport de l’institution. Sur un total de 527 plaintes déposées, 505 ont été traitées par...

Terrorisme au Maroc : une lutte permanente depuis 2003

L’extrémisme islamiste au Maroc a été marqué par cinq moments forts, dont notamment les attentats de Casablanca en 2003 et 2007, le printemps arabe en 2011, et la création de l’État islamique (EI) en 2014. Pour lutter contre le phénomène, les autorités...

Affaire "Hamza Mon Bébé" : Dounia Batma présente de nouvelles preuves

La chanteuse marocaine Dounia Batma confie avoir présenté de nouveaux documents à la justice susceptibles de changer le verdict en sa faveur.

Tarik Tissoudali condamné

Décidément, la semaine est décidément noire pour Tarik Tissoudali. Après s’être attiré les foudres de son club, La Gantoise, pour des critiques acerbes suite à la défaite contre le Standard, l’attaquant de 30 ans a été condamné vendredi par le tribunal...

Corruption : Rachid M’barki reconnaît les faits

Après avoir juré, sous serment, en mars dernier devant la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, n’avoir jamais perçu de rémunération occulte en contrepartie de la diffusion d’informations erronées ou très orientées pour...

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.

Maroc : les casinos sous haute surveillance

Dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, les services compétents du ministère de l’Intérieur ont effectué des missions de contrôle dans sept casinos entre avril et septembre 2024, et démantelé plusieurs...

Mohamed Ihattaren rattrapé par la justice

Selon un média néerlandais, Mohamed Ihattaren aurait des démêlés avec la justice. Le joueur d’origine marocaine serait poursuivi pour agression et tentative d’incitation à la menace.

Blanchiment d’argent : Le Maroc serre la vis et ça paye

La lutte contre les activités de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme connaît des progrès significatifs au Maroc. En témoigne le nombre de déclarations de soupçon reçues par l’Autorité nationale du renseignement financier (ANRF) en...