Rabat : lourdes peines pour viol collectif
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En France, Julie D., une jeune fille qui avait accusé en 1998 Farid, adolescent marocain, de viol et d’agression sexuelle, a fait des confessions déconcertantes qui innocentent l’accusé. Un soulagement pour le garçon devenu père de famille, qui sera bientôt réhabilité.
Les faits remontent à décembre 1998. Julie, une lycéenne de quinze ans, fille d’un entrepreneur, avait accusé de « jeunes arabes » d’agression. Parmi ceux-ci, Farid, 17 ans, fils d’un ouvrier marocain et d’une employée d’école, un frère toxicomane en prison et lui déscolarisé, connu de la justice, sera accusé de viol. L’adolescent avait eu des problèmes avec Julien, le petit copain de Julie. Farid rejette en bloc les accusations de viol. « C’est pas vrai ! C’est impossible. Je n’ai jamais sauté de fille », avait-il clamé lors de son audition par les gendarmes. En 2003, la cour d’assises des mineurs condamne l’adolescent marocain pour « agressions sexuelles » et « viol ».
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Rongée par le remords, Julie a, après « un long travail sur » elle-même « en psychothérapie », reconnu en 2017 avoir menti. Elle avait envoyé une correspondance au Procureur de la République de Douai en ce sens. « Lors d’un procès qui a eu lieu à la cour d’assises de Douai, en 2003, je vous confesse avoir menti. Monsieur Farid E. n’a jamais commis d’actes d’agression sexuelle ou de viol sur ma personne », affirme-t-elle. Un mensonge qu’elle justifie par un souci de protéger sa famille. « L’enquête a eu lieu quand j’avais 15 ans, suite à une plainte de mes parents. Ils avaient eu connaissance de ces accusations par mon grand frère Antoine. Je me suis retrouvée dans un processus que je n’ai pas réussi à stopper. La vérité est la suivante : j’ai été victime d’incestes répétés de la part de ce grand frère, entre mes 8 et 12 ans. J’ai mis de longues années à sortir de ce déni. »
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Cinq ans plus tard, juillet 2022, Farid, délégué syndical, reçoit un appel du commissariat : « venez, nous avons les preuves de votre innocence », rapporte Le Monde. Une joie immense pour ce père de famille qui est allé annoncer la bonne nouvelle à sa mère, à l’hôpital en soins palliatifs. Cette nouvelle ouvre la voie à son éventuelle réhabilitation. La cour de révision se penchera jeudi 8 décembre sur la demande formulée en ce sens.
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