France : des agences immobilières épinglées pour discrimination raciale

22 mars 2022 - 06h40 - France - Ecrit par : G.A

Les personnes originaires du Maghreb et d’Afrique sub-saharienne sont discriminées par les agences immobilières en France, selon les résultats d’un sondage publié par SOS Racisme.

C’est dans le cadre de la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, que SOS Racisme a publié ces résultats selon lesquels 136 agences, situées dans différentes villes de France, ont reçu un appel téléphonique de militants de SOS Racisme, qui se sont fait passer pour des propriétaires réclamant des discriminations à la location pour leur bien. Près de la moitié des agences (48,5 %) ont accédé aux exigences des pseudo-propriétaires, rapporte France info.

À lire : France : hausse des actes et discours à caractère raciste en 2021

Les personnes d’origine maghrébine ou subsaharienne « ont une chance sur deux de tomber sur des agences immobilières avec une politique discriminatoire taillée sur mesure, même si la loi punit ce genre de comportement par des peines pouvant aller jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende. Mais les pratiques n’ont pas pour autant diminué ces dernières années.

À lire : France : SOS Racisme dévoile des discriminations en agence d’intérim

L’association souligne qu’une agence sur quatre refuse de faire la sélection elle-même, mais laisse le propriétaire choisir ses futurs locataires. « Les profils dits arabes ou noirs ne sont pas retenus pour éviter les problèmes de voisinage » dans 32 agences sur 136. La même proportion (34 agences sur 136) accepte d’effectuer directement une sélection des potentiels locataires en fonction d’un critère racial.

À lire : France : la nouvelle plateforme de lutte contre les discriminations désormais opérationnelle

Lors de l’enquête, 70 agences ont refusé de choisir les locataires sur la base de critères discriminatoires raciaux. Mais une directrice d’agence a admis pratiquer elle-même ce genre de discriminations. « On est dans un quartier assez aisé. Et on ne peut pas placer n’importe qui… Voilà, je comprends complètement ce que vous voulez dire ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immobilier - France - Racisme - Enquête

Aller plus loin

Lutte contre le racisme systémique : l’appel de l’ONU à la France

Le haut-commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU appelle plusieurs États dont la France à avoir recours davantage aux statistiques ethno-raciales et à prendre « des mesures...

France : SOS Racisme dévoile des discriminations en agence d’intérim

45 % des agences d’intérim en France acceptent de discriminer notamment les candidats d’origine étrangère à la demande de clients du BTP. C’est ce que révèle une enquête...

Un maire français devant la justice pour discrimination raciale envers des Maghrébins

Le maire de Pont-de-Chéruy, Alain Tuduri a été renvoyé lundi devant un tribunal correctionnel, après une mise en examen pour discrimination raciale au préjudice de Maghrébins.

Persistance des discriminations envers les Maghrébins dans les universités françaises (PDF)

En France, les candidats maghrébins qui souhaitent faire un Master à l’université ont moins de chances que les autres de recevoir une réponse à leur courrier de demande...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : ces logements désertés par les MRE

Le Maroc fait face à un phénomène croissant : celui des « logements fantômes ». Selon les estimations, plus de 2 millions d’appartements seraient inoccupés dans le pays. Un chiffre qui donne le vertige, alors même que l’accès au logement demeure un...

Aide au logement au Maroc : le flop ?

Applaudi à son lancement, l’aide au logement ne suscite plus le même engouement. À ce jour, 8 500 personnes ont bénéficié de cette subvention.

Maroc : la vente des terres collectives a rapporté gros à l’État

La vente des terres collectives a généré 509 millions de dirhams de recettes au cours des neuf premiers mois de l’année 2023, soit une hausse significative par rapport à la même période de l’année précédente où elles étaient de 404 millions de dirhams,...

BTP : Le Maroc en mode « chantier permanent »

Le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) marocain est en plein essor. En 2024, l’investissement public dans ce domaine a connu une augmentation fulgurante de 56 % par rapport à l’année précédente, atteignant un montant de 64 milliards de...

Immobilier au Maroc : les MRE pour relancer un marché en berne

Les promoteurs immobiliers comptent sur la saison estivale et les Marocains résidant à l’étranger (MRE) pour sortir leur marché de sa stagnation. Ceux-ci figurent d’ailleurs parmi les bénéficiaires du nouveau programme de l’aide au logement.

Haine envers les Marocains : prison ferme prononcée par la justice

Le parquet de Valence spécialisé dans les délits de haine a requis trois ans de détention contre un homme accusé de diffusion d’informations mensongères sur les réseaux sociaux ciblant les musulmans, notamment Marocains.

Immobilier au Maroc : ces transactions « au noir » qui échappent à l’Etat

Le ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville a certes renforcé la transparence et la clarté des transactions immobilières à travers la numérisation du processus d’octroi d’aide au...

Aide au logement : Un vrai succès chez les MRE

Fatima Zahra Mansouri, ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, confirme l’intérêt des Marocains résidant à l’étranger (MRE) pour le nouveau programme d’aide directe au logement.

Maroc : le secteur immobilier marque des points malgré la crise

En 2023, malgré les chocs endogènes, la conjoncture internationale et la stagnation de l’activité, le secteur de l’immobilier au Maroc a montré sa résilience. Et, les perspectives pour l’année prochaine s’annoncent meilleures.

Immobilier au Maroc : des changements pour la cession des biens

Au Maroc, l’administration fiscale a changé les modalités de cession des biens immeubles, afin d’augmenter les rentrées des taxes locales, parent pauvre des recettes du Trésor.