Selon une enquête du journal Le Parisien, les communes sont submergées par les dépouilles mortelles notamment des étrangers musulmans, du fait de la saturation des lieux d’inhumation. En cause, les effets conjugués de la pandémie et de l’impossibilité d’enterrer certains morts dans leur pays.
Aujourd’hui, souligne le journal, il n’existe qu’entre 300 à 400 carrés musulmans dans les cimetières municipaux français, selon des estimations. Leur implantation n’ayant aucun caractère obligatoire, reste soumise à la seule volonté du maire. Si les difficultés d’inhumation des défunts musulmans sont aussi fortes, c’est qu’il n’y a quasiment plus de rapatriement des dépouilles dans les pays d’origine.
À cet effet, l’enquête fait savoir que depuis plus d’un an, il est quasiment impossible pour les familles d’honorer leur proche défunt sur la terre natale. Avant, au Maghreb, le retour post mortem était favorisé par les États qui, pour certains, financent une partie du rapatriement, comme en Tunisie. Au Maroc, les familles souscrivent des contrats auprès des banques qui se chargent des obsèques. Mais dès l’apparition de la crise sanitaire, ces rapatriements ont été suspendus en raison de la fermeture des frontières aériennes.
Conséquence, de nombreuses familles endeuillées sont plongées dans une double détresse : outre la mort de leur proche, elles se retrouvent dans l’incapacité de lui faire l’adieu qu’elles souhaiteraient. L’impossible rapatriement des défunts dans leur pays d’origine se conjugue à l’obligation d’une inhumation rapide dans la religion musulmane.
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L’implantation généralisée de carrés musulmans est une revendication ancienne des associations musulmanes depuis une vingtaine d’années. Si elles le réclament, c’est pour des impératifs rituels, le défunt couché sur le flanc doit avoir le visage tourné vers La Mecque. « S’il y a une nécessité de carrés confessionnels, ce n’est pas parce que les musulmans ne veulent pas reposer en terre avec des défunts de confessions religieuses différentes », souligne le président du CFCM.
« La situation était déjà problématique avant l’épidémie », rappellent plusieurs responsables religieux. Ces dernières semaines, elle a viré quasiment à la crise. La situation est particulièrement aiguë, selon Mohammed Moussaoui, en Ile-de-France, dans le Nord et en région Paca.