Vibrant témoignage sur feu Frère Jean-Pierre, dernier survivant du massacre de Tibhirine

Ce 21 novembre 2022 est le premier anniversaire de décès du Frère Jean-Pierre Schumacher, dernier survivant du massacre de Tibhirine. Le moine s’est éteint le 21 novembre 2021 au monastère Notre-Dame de l’Atlas, à Midelt au Maroc. Témoignage du frère Nuno de São José, qui était à ses côtés pendant les derniers moments de sa vie.

Aide-soignant de formation, Frère Nuno de São José, 47 ans, était « très proche » du Frère Jean-Pierre Schumacher, dernier moine survivant du massacre de Tibhirine qui a rendu l’âme le 21 novembre 2021 à l’âge de 97 ans au monastère Notre-Dame de l’Atlas situé à Midelt au Maroc. Frère Nuno, l’un des cinq trappistes du monastère, était à ses côtés quand il est décédé. Il garde de « son meilleur ami » le souvenir d’un homme d’une fidélité exemplaire. « Il avait le souci de prier. Chaque fois que nous partions chez le médecin, il emportait son bréviaire avec lui… Une heure avant de mourir, il a pris son petit déjeuner, puis il m’a dit : “Maintenant, je vais prier l’office“ », raconte-t-il à Aleteia.

Le moine s’efforçait de répondre à toutes les lettres qu’il recevait. Il a dû apprendre l’allemand à 94 ans afin de répondre à une religieuse qui s’adressait à lui dans cette langue. « C’était comme une expression de son sens de la responsabilité et de l’amitié », explique Frère Nuno qui décrit également un homme « toujours reconnaissant ». « Il nous remerciait pour nos soins et nos attentions et disait qu’il était gâté. Il était facilement dans la gratitude pour de petits services de rien du tout ». Et d’ajouter : « Il avait une prédisposition à une certaine joie… Son sourire était pour tout le monde : pour les frères et pour les visiteurs ».

Mais comme tout être humain, il avait aussi ses mauvais traits de caractère. « Il pouvait s’entêter pour des choses sans importance. Parfois, nous nous engueulions, mais s’il se rendait compte qu’il avait raté quelque chose, il était capable de demander pardon », confie Frère Nuno qui raconte l’avoir trouvé un jour au cimetière, accablé mais en train de chanter. Pour témoigner que sa joie prenait toujours le dessus en toutes circonstances.