Hamid Chabat, patron de l’Istiqlal, accuse le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane de vouloir "vendre le Maroc aux hommes d’affaires ayant accompagné Recep Tayyip Erdogan, Premier ministre turc, lors de sa dernière visite au Maroc".
Chabat, qui s’exprimait lors d’une rencontre avec des militants de son parti dimanche à Kelaât Sraghna, estime que sa "volonté d’agir" et les paroles "creuses et populistes" d’Abdelilah Benkirane, sont à l’origine des tensions entre le PJD et son parti.
Le patron de l’Istiqlal considère que la visite de Recep Tayyip Erdogan au Maroc était "une visite entre deux partis et non pas entre deux Etats". Son opinion est confirmée par des experts ayants perçu la visite d’Erdogan comme un appui aux islamistes du PJD, qui compteraient sur le soutien de la Turquie pour maîtriser la crise.
L’expérience turque est considérée comme un modèle à suivre par les islamistes marocains. Depuis l’arrivée au pouvoir de Benkirane, les relations économiques et politiques entre le Maroc et la Turquie se sont fortement développées et les visites mutuelles d’hommes d’affaires et de politiciens se sont multipliées.
Le volume des échanges demeure toutefois en faveur de la Turquie, qui a su tirer profit de l’accord de libre échange signé en 2006 avec le Maroc. Malgré la forte présence de produits turcs sur le marché marocain, le gouvernement souhaite renforcer davantage les échanges commerciaux avec la Turquie, pour atteindre 3 milliards de dollars à l’horizon 2014.
En mai 2011, la jeunesse du PJD avait signé un accord de coopération avec la jeunesse de l’AKP en Turquie, en présence du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. Les partisans du PJD sont aussi nombreux à envoyer leurs enfants étudier en Turquie, où 250 étudiants marocains sont inscrits dans les universités et instituts.
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