Hausse alarmante de mariages de mineures au Maroc

20 décembre 2010 - 14h01 - Maroc - Ecrit par : L.A

La hausse des mariages entre mineurs inquiète les autorités marocaines. Ces unions, qui représentent officiellement 10,5% des mariages au Maroc, connaissent une croissance sans précédent depuis 2006.

Deux ans après l’entrée en vigueur de la Moudawana, nouveau code de la famille, les demandes de dérogation à la loi fixant l’âge légal du mariage à 18 ans, étaient de 30.312. Contrairement à toute attente, ce chiffre s’établissait à 42.000 demandes en 2009. Parallèlement, les mariages de mineurs autorisés par la justice, ont augmenté de 8% pour 33.253 mariages l’année dernière.

"Officiellement, on considère que ces unions représentent 10,5 % du total des mariages au Maroc. Mais c’est en fait bien plus important. Nous l’avons constaté dans des villages où l’on pratique encore le mariage coutumier qui n’est pas transcrit. Il est encore très fréquent dans le Moyen Atlas et dans certaines campagnes", explique Fouzia Assouli, présidente de la Ligue démocratique des droits de la femme (LDDF), dans un entretien à Christelle Marot, journaliste spécialiste du Maghreb.

Au Maroc, une pratique de plus en plus répandue et défendue par les courants radicaux qui profitent de l’ignorance de la population, consiste à prononcer le mariage sur simple lecture du Coran, sans passer par la voie administrative, considérée comme "impies". Ces mariages "sans traces" n’accordent aucuns droits aux femmes et aux enfants.

Pour faire face, une vingtaine d’associations a crée la "Coalition pour le printemps de la dignité" avec pour objectif la réforme du code pénal, considéré comme discriminatoire envers les femmes et plus particulièrement le droit à l’héritage et l’abrogation de la loi annulant la peine d’un violeur d’une mineure, s’il épouse sa victime.

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