Maroc : un imam appelant à se rebeller condamné
Accusé d’avoir incité ses pairs à manifester, l’imam Saïd Abou Ali, en détention, a vu sa peine réduite en appel à trois mois de prison ferme.
Trois muezzins du Mouvement unicité et réforme (MUR) ont été suspendus par le ministère des Habous et des Affaires islamiques pour avoir fait campagne dans une mosquée en faveur du Parti de la justice et du développement (PJD) à Kénitra. Le chef du département, Ahmed Taoufiq avait pourtant appelé les imams et les prédicateurs à faire preuve de neutralité et d’impartialité lors des prochaines élections prévues le 8 septembre.
Cette décision a été prise après que le ministère des Habous et des affaires religieuses a reçu un rapport précisant qu’un imam et deux muezzins exerçant dans les mosquées Lalla Maïmouna (province de Kénitra) ont appelé les fidèles à voter pour les candidats islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD), rapporte Al Akhbar. Il s’agit d’une violation pure et simple de la correspondance que le ministère a adressée aux délégués provinciaux et régionaux du département. Dans cette correspondance, Ahmed Taoufiq avait invité le personnel de la chose religieuse - 50 000 imams, prédicateurs et autres salariés du secteur – à faire preuve de neutralité et d’impartialité lors des prochaines élections.
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Ces suspensions ont un tant soit peu freiné l’élan de certains imams du MUR. D’autres, par contre, font encore campagne pour les candidats du parti islamiste. Certains ont même pris la défense du ministre PJDiste et maire de Kénitra. Lors du prêche de vendredi dernier à Kénitra, ils ont démenti toute son implication dans des vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux et dans lesquelles il est vivement attaqué.
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