Jeune Afrique compare le Maroc et l’Algérie, qui est le gagnant ?

6 mars 2025 - 20h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Alors que le Maroc réalise des performances économiques appréciables grâce à un secteur privé fort et diversifié, l’Algérie continue de s’accrocher à un modèle économique centré sur la prédominance de l’État dans les secteurs clés, analyse le magazine Jeune Afrique.

Dans une analyse sur le nouveau classement des « 500 champions économiques africains », le magazine fait observer que le Maroc travaille à renforcer le secteur privé et à attirer des investissements étrangers afin de booster son économie. Pendant ce temps, l’Algérie reste fidèle à son modèle économique qui place l’État comme acteur majeur du développement des secteurs clés, note Jeune Afrique, soulignant que l’Algérie peine à opérer une transition vers une économie de marché ouverte et compétitive sur le monde, tandis que le Maroc cherche les voies et les moyens pour renforcer sa compétitivité sur les marchés internationaux.

À lire : Maroc et Algérie : des opportunités économiques gâchées par les différends politiques

Pour accélérer sa croissance économique, le Maroc s’emploie à développer tous les secteurs clés. Phosphates, mines, industrie automobile, télécommunications, industrie agroalimentaire, etc., aucun secteur n’est laissé pour compte. Cette diversité fait la force du Maroc et renforce sa capacité à faire face aux défis économiques mondiaux, ainsi que sa résilience face aux crises, explique le magazine.

Un total de 54 grandes entreprises marocaines figurent dans ce nouveau classement des « 500 champions économiques africains », contre seulement 13 pour l’Algérie, relève en outre la publication, mettant en relief l’environnement économique favorable du Maroc qui ne cesse d’attirer des investissements étrangers. Toutefois, le royaume reste confronté à des difficultés structurelles liées notamment à la restriction de son marché intérieur et sa croissance modérée, indique l’économiste Othman Fahim, cité par le magazine, notant que le Maroc pourra surmonter ces obstacles grâce à des investissements soutenus dans l’industrie et son ouverture sur les marchés africains.

À lire : L’Algérie et le Maroc, deux voisins que tout oppose ?

De son côté, l’Algérie doit relever d’importants défis économiques. Sonatrach, la société nationale d’hydrocarbures, domine le secteur et rapporte gros à l’État, mais le pays peine à atteindre l’autosuffisance en ce qui concerne le pétrole et le gaz. Selon Jeune Afrique, l’Algérie a besoin de diversifier son économie et passer d’un modèle économique centré sur les entreprises publiques peu performantes à une économie de marché compétitive avec un secteur privé fort.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Algérie - Croissance économique - Jeune Afrique - Investissement

Aller plus loin

Maroc-Algérie : deux pays voisins que tout oppose

Le Maroc et l’Algérie sont en rude concurrence pour le contrôle économique et militaire du Maghreb. Les deux pays sont en conflit de basse intensité depuis des années, avec la...

Maroc et Algérie : des opportunités économiques gâchées par les différends politiques

Malgré les tensions qui se sont exacerbées ces dernières années, il y a une nécessité d’un rapprochement entre le Maroc et l’Algérie pour développer des partenariats économiques.

« L’Algérie reste consciente des limites d’un affrontement avec le Maroc »

En crise avec le Maroc, l’Algérie multiplie les acquisitions d’armes produites en Russie et en Chine. Elle cherche toutefois à éviter un conflit ouvert.

L’Algérie construit une nouvelle base militaire près de la frontière marocaine

L’Algérie aurait engagé des travaux de construction d’une nouvelle base aérienne près de la frontière avec le Maroc. Elle sera principalement dédiée aux avions de transport de...

Ces articles devraient vous intéresser :

Les taxes locales au Maroc : ce que paie une entreprise

Lorsqu’une entreprise s’installe au Maroc, elle n’est pas uniquement soumise aux impôts classiques comme l’impôt sur les sociétés ou la TVA. Elle doit également s’acquitter de plusieurs taxes locales, souvent méconnues, mais qui font partie intégrante...

Des centaines de milliards de dirhams pour transformer le Maroc

Le Maroc accélère la transformation de ses infrastructures dans la perspective de la Coupe d’Afrique des nations 2025 et de la Coupe du monde 2030. Des investissements importants sont mobilisés pour soutenir les projets d’envergure en cours et à venir.

Le Maroc courtise l’argent des MRE, mais ignore leurs revendications politiques

Le récent remaniement ministériel a confirmé le peu d’intérêt du gouvernement pour les revendications de la communauté marocaine établie à l’étranger. Malgré les appels à la création d’un ministère dédié, le gouvernement n’a pas jugé bon de répondre à...

Le Palace de La Mamounia change de mains

Le géant mondial du phosphate, OCP, est devenu l’actionnaire majoritaire de l’hôtel La Mamounia à la suite de la cession par l’État de sa part dans l’établissement. Cette opération s’inscrit dans le cadre de la politique de désinvestissement des actifs...

Investir au Maroc, oui, mais les MRE veulent des garanties

Avec 117,7 milliards de dirhams transférés en 2024, les MRE sont un pilier de l’économie marocaine. Mais cet argent irrigue peu l’investissement. L’immobilier capte la majorité des fonds. Pourquoi cette frilosité à investir ailleurs ?

Pourquoi le Maroc ne sait pas profiter des MRE

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) boostent l’économie marocaine grâce à leurs transferts de fonds. Cependant, ils sont des leviers essentiels insuffisamment utilisés par le Maroc en raison de certains obstacles.

MRE : le Maroc passe à côté d’une manne touristique colossale

Le Maroc ne sait pas profiter des Marocains résidant à l’étranger (MRE) alors qu’ils boostent l’économie marocaine et contribuent fortement à l’essor du tourisme grâce à leurs transferts de fonds, investissements directs et à leur retour régulier au...

Investir au Maroc : Les atouts d’un pays en pleine transformation

Considéré comme un pont entre l’Europe et l’Afrique, le Maroc continue d’attirer les investisseurs en raison de son économie en plein essor, porté par un tourisme dynamique, sa main-d’œuvre à bas coût et sa stabilité politique.

Un coup de pouce bienvenu pour les commerçants marocains

Suite à la directive de Bank Al-Maghrib (BAM) publiée le 25 septembre 2024, qui plafonne désormais le taux d’interchange domestique à 0,65%, le Centre monétique interbancaire (CMI) a été contraint de s’aligner.

Economie marocaine : les prévisions du HCP pour 2025

Le Haut-commissariat au plan (HCP) a publié mercredi les principaux points du budget 2025. On y apprend entre autres que la croissance économique du royaume devrait s’établir à 3,8 % cette année.