Khadija, la femme qui change la vie des chats errants au Maroc (vidéo)

9 juillet 2023 - 10h20 - Maroc - Ecrit par : A.P

Khadija, une Marocaine de 58 ans, a décidé de créer il y a deux ans une association à Tamesna, à 30 kilomètres de Rabat, pour accueillir les chats abandonnés ou errants. Aujourd’hui, son refuge dénommé « Le village des animaux », compte déjà 200 chats et aussi des chiens.

Khadija récupère les chats (et les chiens) errants dans les rues et leur offre un cadre et l’attention nécessaires pour leur épanouissement. Diplômée en droit, la femme de 58 ans travaille dans un institut de beauté. À la fin de sa journée, elle s’occupe des chats de son refuge et apporte de la nourriture aux autres chats encore errant dans la ville. Khadija prend du plaisir à accomplir cette tâche qu’elle considère comme thérapeutique. « Au travail, je suis stressée, mais être avec les chats est un anti-stress pour moi. Quand je rentre chez moi le soir, je prends une douche et je dors comme un bébé », confie-t-elle à EFE.

Le refuge compte 200 chats, 42 chiots, ainsi que des chiens malades ou handicapés. La plupart ont été abandonnés ou victimes de maltraitance ou encore rescapés d’un grave accident de circulation. Déjà en surpopulation, le refuge de Khadija s’apprête à recevoir d’ici la semaine prochaine d’autres chats d’un bidonville qui sera détruit. La quinquagénaire lance un appel aux personnes de bonne volonté pour l’assister financièrement dans cette œuvre de salubrité publique. Elle sollicite aussi l’assistance d’un vétérinaire et invite les familles qui souhaitent adopter des animaux de compagnie à lui écrire sur sa page Facebook, Association Village des Animaux.

À lire : Agadir aura son refuge pour chiens et chats errants

« Quand j’ai commencé cette aventure, j’avais zéro dirhams », explique-t-elle, ajoutant avoir sollicité et obtenu deux crédits pour lancer le projet. L’un lui a permis d’acquérir le terrain et les matériaux de construction pour le refuge, et l’autre, d’acheter des produits pour stériliser les animaux. La stérilisation est le seul moyen d’éviter de nombreux décès de chats dans les rues du Maroc, assure-t-elle. Mais elle ne suffit pas, insiste Khadija qui appelle au vote d’une loi « qui respecte la vie des animaux (chats et chiens) et punit les agresseurs ».

« Khadija m’a encouragée, c’est une pionnière et malheureusement elle travaille seule, elle dépense son propre argent et presque personne ne la soutient », déplore Fatima Zahra Elbouzidi, qui vient de fonder l’association Maroc Compassion dans la ville voisine de Témara. Enseignante au secondaire, elle accueille aussi des chats errants. Elle demande l’aide des autorités et de toute personne physique ou morale afin d’atteindre son objectif, celui d’offrir une vie meilleure aux chats, comme son aînée Khadija.

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