Dans une lettre écrite le samedi 02 mai, Latifa Aït-Baala se dit "effarée" d’entendre de tels propos venant de la part d’un homme qui se dit journaliste et qui, sans avoir mené un effort de recherches, jette l’opprobre sur les femmes marocaines et les valeurs intrinsèques du royaume. "Je ne sais si ce monsieur a déjà eu l’occasion de se rendre au Maroc ou de rencontrer des Marocains, mais même le plus grand des incultes s’informe un tant soit peu, surtout à l’heure du numérique", écrit-elle, en ajoutant que les propos du Saoudien sont non seulement "inacceptables mais condamnables à plus d’un titre". Pour la députée, "les propos abjects et tout aussi répugnants que son auteur, méritent des poursuites judiciaires, rapporte L’Opinion.
Dans sa lettre, la députée a fustigé la facilité avec laquelle le Saoudien s’est attaqué aux Marocaines par des "propos sexistes, diffamatoires et injurieux qui constituent des délits graves" et jettent du discrédit sur les relations entre les deux pays. "Oserai-je lui rappeler que le corps des femmes leur appartient et qu’elles n’ont à subir ni ses frustrations ni celles de prédateurs et adeptes du tourisme sexuel qui se rendent coupables d’abus et de délits sexuels", ajoute-t-elle.
Elle a tenu à rappeler au journaliste que les femmes marocaines ont été et sont "de tous les combats sociaux, scientifiques, économiques, politiques, sportifs, culturels et cultuels". Les présenter comme étant des prostituées, reviendrait à nier la bravoure des femmes qui de par leur intelligence et combativité, ont travaillé à donner éclat et prestige au royaume."Que l’on songe aux combats féministes de Aicha Ech Chenna, Fatima Mernissi et Asmae Lamrabet ou Asmae Boujda à la NASA ; Nawal El Moutawakel, médaille d’or du premier 400 m haies féminin de l’histoire des Jeux olympiques ; Bouchra Baibanou, alpiniste ; Touria Chaoui, première femme pilote du monde arabe, ou encore Ilham Kadri, présidente du comité exécutif Solvay, géant belge de la chimie".
Elle a ensuite rendu un hommage à toutes ces mères qui se battent pour donner la meilleure éducation à leurs enfants, malgré les difficultés. C’est grâce à elles aussi, que pas moins de 3 000 médecins d’origine marocaine professent en Belgique. Les femmes marocaines, selon la députée, ont montré à chaque pan de l’histoire du royaume, qu’elles pouvaient apporter de façon qualitative leurs compétences.
"En cette période particulière de lutte contre le covid19, où l’économie mondiale est quasiment à l’arrêt, les femmes sont plus que jamais en première ligne, dans les professions de la santé. Plus que jamais, le confinement après quelques semaines montre combien les femmes sont les premières impactées. Plus que jamais, on se rend compte combien le travail est le levier de l’autonomie et de la liberté de tout un chacun".