Au Maroc, certains présidents de commune, candidats à leur succession à l’occasion de la session d’octobre, sont accusés d’avoir commencé à acheter les voix de certains élus pour garantir leur réélection.
Monsieur le Premier Ministre,
Durant les quatre premiers mois de l’année 2002, les Marocains résidents à l’étranger (MRE) auront transféré pour près de 10 milliards de dirhams au Maroc, soit 46,5% de plus que la moyenne enregistrée au cours de la même période durant les cinq dernières années ! C’est dire l’importance de leur contribution à l’économie nationale. Or, nous apprenons que nous sommes sans explication aucune privés de nos droits constitutionels à savoir : Voter, se porter candidat ou tout simplement s’inscrire sur les listes électorales. Votre politique incompréhensible nous laisse supposer que vous considérez que les (MRE) comme demi-citoyens. Que ces citoyens pourtant Marocains ne sont la que pour apporter un soutien financier à l’état et qu’il ne faut en aucun cas les impliquer dans l’administration du pays.
La politique marocaine en matière d’émigration déconcerte, et l’imprécision qui la caractérise est toujours source de quiproquos. Aucune réelle analyse stratégique n’a jamais été esquissée avec les principaux acteurs : les émigrés eux même. L’ère des amicales avec leurs Chikhates est révolue, démodée et qui ne trompe plus personnes.
La réaction normale et qui revient lancinante " Pourquoi cette communauté est toujours mise à l’écart ? Pourquoi n’est t-elle pas représentée dans la chambre parlementaire ? Pourquoi n’avons-nous pas de ministère ? Une structure bien établie, bien carrée ? " Ne peut-on pas bénéficier d’un traitement identique à celui des régions ? Khmiss Zmamra, Tlat sidi bougadra ont leurs députés qui les représentent et qui défendent leurs intérêts.
Inès 5 ans, Mehdi 4 ans, mes propres enfants qui tous les ans envoient une carte de vœu au Roi d’Espagne pour lui demander la rétrocession de nos deux villes Sebta et Melilla ne peuvent pas être des citoyens marocains tout simplement parce que je n’ai pas eu le temps de les déclarer deux mois après leurs naissances au consulat du Maroc. Aujourd’hui, il faut qu’on passe en jugement au tribunal, au Maroc, pour qu’ils soient sujets marocains, un non-sens hallucinant vu que je n’avais pas le temps d’aller à Marseille. De ce fait ils sont français, alors qu’ils ne renient pas la patrie de leur papa.
Mon cas est banal par rapport à toutes les tracasseries administratives que vit la communauté marocaine.
Imaginons un seul instant que cette communauté se ressaisisse, qu’elle crée son propre parti politique, ne sera-t-il pas le plus puissant du Maroc, avec sa propre banque. On a des élites et on a de l’argent.
Pur fantasme ? Je suis certain que vous avez vous-même la réponse.
Toutes les Inès et tous les Mehdi enverront-ils des devises plus tard ? Combien de milliards rapportera cette communauté en 2010 ? En 2015 ? Je laisse le soin à nos économistes de se pencher sur la question. Une opération de séduction par-ci par la ne suffit plus, il est grand temps de nous intégrer, de nous impliquer, voir de profiter de notre savoir pour l’intérêt du pays, faire de nous des acteurs actifs, participatifs. Tous les cas de vaches folles ont été détectés sur des vaches laitières.
Nous priver du droit de voter c’est nous signifier que les citoyens vivants au pays sont plus marocains que nous, je n’ose dire à mes enfants qu’on veut bien de leurs devises, mais pas de leurs voix, ni de leur citoyenneté !
Veuillez agréer Monsieur le Premier ministre l’expression de mes salutations distinguées.
Aichfakir Radouane
Citoyen Marocain à part entière jusqu’au mois de Séptembre.
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