À l’heure où le monde entier est préoccupé par les événements d’Afghanistan, la débâcle américaine, les agissements des groupes terroristes islamistes qui opèrent partout, en Asie, en Afrique, en Europe, Manuel Valls affirme qu’il « existe dans le monde arabo-musulman, au moins une raison d’espérer ». Il mise sur le Maroc qui organise des élections législatives, municipales et régionales le 8 septembre, joue un rôle stratégique en Méditerranée et en Afrique, dont l’Europe a besoin.
« Pourtant dans le monde arabo-musulman il existe au moins une raison d’espérer. Au Maroc, le 8 septembre, se tiendront le même jour — et c’est une première dans l’histoire du pays — des élections législatives, municipales et régionales. L’enjeu est de taille, car les “islamistes” du PJD (Parti de la Justice est du Développement), qui ont dirigé deux coalitions gouvernementales depuis 10 ans, peuvent perdre les élections législatives. Le Maroc pourrait donc écrire une nouvelle page de son histoire politique post-printemps arabes », analyse Manuel Valls dans une tribune publiée par Le Journal Du Dimanche.
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L’ancien Premier ministre fait observer que la diplomatie marocaine a été très active ces 18 derniers mois. Il fait allusion à l’inauguration de plusieurs consulats dans le Sahara, à l’accueil des différentes parties libyennes pour trouver une issue au conflit qui les oppose, à la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël en échange de la reconnaissance américaine de la souveraineté du royaume sur le Sahara, à l’accord tripartite (Maroc, USA, Israël) signé le 22 décembre 2020, à la visite historique du ministre israélien des Affaires étrangères au Maroc Yaïr Lapid, à l’ouverture prochaine et réciproque des ambassades dans les deux pays, à la fin de la brouille avec l’Espagne. Pour l’acteur politique franco-espagnol, etc.
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« Tout cela démontre le rôle stratégique du Maroc en Méditerranée et en Afrique — où il est extrêmement actif sur les plans économique et politique —, dans la gestion des flux migratoires ou dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé (notamment le trafic de drogues) », commente-t-il, faisant remarquer que « les révélations cet été sur l’utilisation par les services de sécurité marocains du logiciel espion israélien Pegasus ne semblent pas affecter, en attendant les résultats de différentes enquêtes, les relations avec ses principaux partenaires ». « Certes il faut être exigeant à l’égard de ce pays ami mais l’Europe et donc la France ont besoin d’un Maroc stable, coopérant et porté par la croissance », est persuadé l’ancien Premier ministre français, notant que les avancées démocratiques tranchent avec la situation de ses voisins du Maghreb.