Maroc : quand le Covid-19 tue la contrebande

21 octobre 2020 - 20h30 - Maroc - Ecrit par : J.K

La fermeture des frontières du Maroc a mis à nu le rôle du marché noir dans le nord du pays. Il est pourvoyeur d’emplois et de fortunes insoupçonnés.

Avec la fermeture des frontières marocaines depuis le 13 mars, finie la circulation des marchandises de contrebande, fait savoir Le Monde, ajoutant que les commerçants du souk Joutia, dans le quartier de Derb Ghallaf, à Casablanca désappointés par la situation, sont inquiets : "Aujourd’hui, nous n’avons plus rien à vendre" s’inquiète Mohamed. " Je faisais venir mes produits d’Europe et de Turquie par les transporteurs informels. Soyons honnête : la contrebande est au cœur du système. " avoue la patronne d’un salon de coiffure à Casablanca. Les produits de contrebande, c’est un trafic qui pèse 20 milliards de dirhams par an (environ 1,8 milliard d’euros), rapporte la même source, citant les douanes marocaines.

Les contrebandiers, via les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, au nord du Maroc, ont fini par créer un écosystème, inondant le marché de produits pour la plupart frelatés ou périmés, à des prix très bas, au mépris de la santé des populations et engendrant ainsi, une évasion de près de 4 à 5 milliards de dirhams de recettes fiscales chaque année pour le Royaume.
Aussi, est- il annoncé l’installation d’une zone industrielle dans la région en vue de créer des emplois. Les grands contrebandiers sont exhortés à rejoindre le circuit légal, en important les marchandises, via le port de Tanger Med. « Une grande partie d’entre eux ont déjà accepté, nous les avons aidés », assure Nabyl Lakhdar, le directeur général de l’administration des douanes et des impôts indirects.

Mais, il ne faut point se leurrer, la disparition totale du commerce de contrebande, reste toutefois utopique. Dans la zone tampon de Guerguerat, à la frontière avec la Mauritanie, le phénomène pointe déjà le nez, cette fois, avec les marchandises de contrebande venues de la Chine, indique la même source. Du boulot pour les douaniers.

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Sujets associés : Chine - Contrefaçon - Ukraine - Crise économique - Alimentation - Contrebande - Douane marocaine - Distribution - Coronavirus au Maroc (Covid-19)

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