Maroc : qui pourra cultiver et produire le cannabis ?

23 avril 2021 - 19h40 - Maroc - Ecrit par : J.D

Dans un exposé devant la commission de l’Intérieur, des collectivités territoriales, de l’habitat et de la politique de la ville à la Chambre des représentants, le ministre Abdelouafi Laftit a énuméré jeudi, les conditions fixées par la future loi pour la culture et la production de cannabis dans le royaume.

À en croire le ministre de l’Intérieur, la loi exige désormais une autorisation à toute personne désirant de s’investir dans la culture et de la production du cannabis au Maroc. Laquelle autorisation sera octroyée uniquement aux nationaux résidents sur le territoire national. De plus, le cadre légal en gestation va calibrer les quantités nécessaires aux usages médicaux, industriels et pharmaceutiques, a souligné le ministre de l’Intérieur, ajoutant que les agriculteurs seront astreints d’adhérer à des coopératives créées spécialement à cette fin et qui seraient liées, en vertu de contrats, à des entreprises d’industrialisation et de transformation de cannabis ou à des sociétés d’export autorisées à commercialiser les récoltes. Cette disposition vise à contrer les actes de détournement de la légalisation à d’autres fins, a expliqué le ministre Laftit.

En ce qui concerne la réalisation et l’exploitation de pépinières de cannabis ainsi que l’export et l’importation des semences et des plants, le texte de loi interdit qu’ils soient vendus aux personnes non autorisées à cultiver et à produire le cannabis, a-t-il relevé, expliquant qu’il s’agit là de l’une des garanties principales pour restreindre cette culture exclusivement aux personnes disposant une autorisation. Le but est de ne pas perpétuer les réseaux de trafiquants.

Ainsi, la transformation et l’industrialisation du cannabis et ses dérivés peuvent être prises en charge par toute société de droit marocain disposant d’espaces de stockage sécurisés et surveillés, une entreprise capable de respecter le cahier de charges et de définir les modalités de transport des produits dérivés du cannabis dans les conditions favorables à la conservation de la qualité du produit.

Faudra-t-il le rappeler, le Maroc, premier pays producteur mondial de cannabis et ses dérivés a enclenché une procédure législative visant l’adoption d’une loi sur l’usage médical, cosmétique et thérapeutique du cannabis. Le texte de loi déjà amendé par le gouvernement est à l’étude au parlement.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Abdelouafi Laftit - Trafic - Ministère de l’Intérieur (Maroc) - Cannabis - Légalisation du cannabis au Maroc - Parlement marocain

Aller plus loin

Le Rif en ébullition depuis la légalisation de l’usage licite du cannabis (Reportage Arte)

Depuis la légalisation du cannabis à des fins thérapeutique, cosmétique et industrielle par les autorités marocaines, le Rif, perçu pourtant comme l’une des régions les plus...

Appel à une amnistie générale en faveur des cultivateurs de cannabis

Le secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), Abdellatif Ouahbi appelle à une amnistie générale des agriculteurs condamnés pour la culture du cannabis. Avec...

Cannabis médical : ce que va gagner le Maroc à l’échelle internationale

À l’heure où bon nombre de pays légalisent le cannabis à usage thérapeutique, le Maroc pourrait faire de même et tirer grand profit d’un marché mondial en pleine expansion.

Maroc : en attendant la loi, les cultivateurs de cannabis entre espoir et réserve

Traditionnellement cultivé depuis des siècles dans la clandestinité au Maroc, le cannabis fait objet d’une procédure législative devant autoriser son usage médical et...

Ces articles devraient vous intéresser :

Vols annulés : la colère monte contre Royal Air Maroc

Un député du Parti authenticité et modernité (PAM) a interpelé le gouvernement marocain au sujet des reports ou annulations de vols répétés de Royal Air Maroc ces derniers temps, causant des désagréments à ses clients.

Coupe du monde 2030 : un détail qui fait jaser au Maroc

Le ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement primaire et des sports, Chakib Benmoussa, a été interpelé par des députés au sujet de l’absence de l’identité marocaine dans le slogan de la coupe du monde 2030 que le Maroc organisera...

Lenteur d’Internet au Maroc : les critiques d’un député

Le député Ahmed Abbadi du groupe parlementaire du Parti du progrès et du socialisme (PPS) à la Chambre des représentants a dénoncé le faible débit de la connexion Internet dans plusieurs villes et régions du Maroc, imputant la responsabilité de cette...

Maroc : la fumée de la chicha empoisonne l’école

Touria Afif, membre du groupe parlementaire du Parti de la Justice et du Développement (PJD), a interpellé le ministre de l’Intérieur et celui de l’Éducation nationale sur la prolifération des cafés à chicha à proximité des écoles au Maroc et plus...

Maroc : les discours radicaux dans les mosquées inquiètent

La députée du parti Fédération de la Gauche démocratique, Fatima Tamni, a interpelé le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Toufiq, au sujet de l’exploitation des tribunes des mosquées pour diffuser des discours radicaux contre les...

Maroc : mise en garde contre les constructions illégales

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, a apporté des clarifications au sujet des démolitions dans les zones côtières.

Pourquoi le Maroc importe-t-il des déchets européens ?

Interpelée au parlement sur l’importation des déchets depuis l’Europe, Leila Benali, la ministre de la Transition énergétique et du développement durable, a expliqué que cette opération est économiquement très rentable, assurant qu’elle n’aura aucun...

Fermeture des hammams au Maroc : la question arrive au parlement

Plutôt que de fermer les bains publics pour rationaliser l’eau, la députée du parti socialiste, Majida Chahid, propose de fixer la capacité d’accueil de ces établissements ou de déterminer la quantité d’eau à utiliser par client.

TikTok, l’impossible interdiction au Maroc

Face à la dépravation des mœurs à laquelle conduit l’utilisation de TikTok, les députés de l’opposition ont invité le gouvernement marocain à prendre ses responsabilités et à interdire l’application chinoise dans le royaume. Mais y arriveront-ils ?

Maroc : des taxis plus propres et moins polluants

Le Maroc a mis en place des mesures et des mécanismes afin de réduire les émissions de gaz polluants générées par la mobilité du parc de taxis, a affirmé Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur au Parlement.