Le Maroc hésite à dépénaliser la culture du cannabis

8 janvier 2020 - 08h20 - Maroc - Ecrit par : G.A

L’information sur la probable dépénalisation de la culture du kif et l’amnistie qui pourrait être accordée aux agriculteurs, ne serait pas fondée. Une source au sein du gouvernement a apporté un démenti formel à cette annonce, faite par le conseiller du PAM, Laarbi Lamharchi.

Pourtant, le député du PAM, Laarbi Lamharchi, semblait bien maîtriser le sujet lorsqu’il a annoncé, il y a quelques jours, que le gouvernement a interagi positivement avec deux propositions de lois du Parti authenticité et modernité (PAM), à propos de la dépénalisation de la culture du cannabis et l’amnistie générale concernant les petits cultivateurs. L’annonce a fait le tour des médias et le sujet, tel que traité par les médias internationaux, laisse croire que le gouvernement est en total accord avec une telle annonce.

Mais une source gouvernementale a assuré au quotidien AL Akhbar que la question n’était pas au programme des préoccupations de l’Exécutif. Il s’agirait, selon cette source, de "déclarations précipitées" venant du Conseiller du PAM, qui s’est réjoui, sur Facebook, du fait que sa proposition de loi avait finalement reçu l’aval du gouvernement pour être examinée et probablement adoptée. L’acceptation du gouvernement de participer à la séance de discussion du projet de loi au niveau de la commission ad hoc, est juste l’expression de son accord ou de son refus de la proposition, précise la même source.

Le ministre de la Justice, Mohammed Ben Abdelkader, donnera la position du gouvernement sur la question, à la réunion prévue le mercredi 8 janvier à ce propos. Surtout l’aspect lié à la proposition d’accorder une amnistie générale à toutes les personnes actuellement poursuivies par la justice ou recherchées pour avoir cultivé du cannabis. En ce qui concerne la dépénalisation de la culture du cannabis, la même source gouvernementale indique que le projet sera transmis à la commission des secteurs productifs de la Chambre des Représentants et que, dans ce cas, le ministre de la Justice n’est même pas concerné.

La même source estime qu’il est peu probable que le gouvernement interagisse positivement avec les deux propositions de loi. Il faut rappeler qu’une proposition de loi similaire du parti de l’Istiqlal, datant de 2013, est restée jusqu’à aujourd’hui sans une réponse positive du gouvernement.

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