Elections au Maroc : « l’argent a coulé à flot »

26 septembre 2021 - 10h00 - Maroc - Ecrit par : A.T

Transparency Maroc a dénoncé l’usage illégal d’argent durant tout le processus électoral ayant conduit au scrutin du 8 septembre dernier. L’organisation invite les autorités aux respects des textes pour ne pas ternir l’image de la démocratie au royaume.

Dans une interview accordée à Hespress, Ahmed Bernoussi, Secrétaire général de l’Association marocaine pour la transparence la bonne gouvernance et contre la corruption, a livré ses observations sur les dernières élections générales.

S’appuyant sur le rapport de Transparency Maroc, l’homme a déclaré que « pour ces élections que ce soit au niveau de la désignation des candidats, aux étapes post-vote de la campagne électorale ou dans la constitution des bureaux, pour ce qui est, des régions ou des communes, que l’argent a coulé à flot ».

Il y a quelques jours, l’organisation a indiqué dans une note, que les élections au Maroc connaissent encore des « pratiques illégales et incompatibles avec les normes éthiques » d’une démocratie.

En exemple, Transparency Maroc a cité la validation de candidature d’anciens élus impliqués ou présumés impliqués dans des affaires de corruption et de dilapidation de deniers publics, commis dans l’exercice de leurs mandats et portées devant la justice.

Aussi, le SG de Transparency a dénoncé le manque de collaboration des autorités à livrer les données essentielles sur les suffrages en dehors des résultats officiels annoncés par le ministère de l’Intérieur.

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« Là, nous constatons que la constitution et la loi d’accès à l’information ne sont pas respectées et que les citoyens, les médias n’ont pas eu l’information complète ou adéquate sur les résultats des élections et là aussi c’est une mauvaise image que l’on donne du pays quant à la transparence de ses élections », s’est-il indigné.

À cet effet, l’organisation a invité les autorités marocaines à mettre à la disposition du public les informations exhaustives sur les élections conformément à l’article 27 de la constitution et à la loi 31-13, relative au droit d’accès à l’information.

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