Le Maroc renforce le dispositif anticorruption

29 mars 2021 - 07h40 - Maroc - Ecrit par : G.A

La lutte contre la corruption fait partie des combats entamés par le Maroc, qui vient de se doter d’outils de persuasion et de sensibilisation. Le dernier en date est l’adoption, mercredi, par la chambre des représentants de la loi portant création de l’instance nationale de la probité, de la prévention, et de la lutte contre la corruption.

Le Maroc a intensifié depuis quelques années la lutte contre la corruption, la dilapidation des deniers publics et la mauvaise gestion. En témoignent les nombreuses arrestations, parfois même de personnalités ayant des postes de responsabilité. C’est en cela que cette loi offre une opportunité à la justice d’élargir son champ d’action en matière de lutte contre ce fléau. La nouvelle loi englobe désormais tous les actes qui constituent des violations administratives et financières revêtant un caractère particulier, mais qui ne sont pas élevés au rang de crime à part entière. Plus encore, sont considérées comme corruption, toutes les infractions relatives à la législation pénale, ainsi que celles relatives aux conflits d’intérêts, à l’activité des administrations et des organes publics et au mauvais usage des fonds publics, tels que définis dans l’article 36 de la Constitution, rapporte La vie éco.

De même, la loi donne pouvoir à l’instance de mener des recherches et des enquêtes et de préparer des rapports qui seront transmis aux autorités et instances compétentes pour le lancement des procédures disciplinaires ou pénales. Cette instance travaillera en étroite collaboration avec le Parquet présidé depuis lundi par Moulay El Hassan Daki. Magistrat de carrière et membre du Parquet depuis quarante ans, c’est un homme de terrain. Le même jour, Zineb El Adaoui a été nommée à la tête de la Cour des comptes. À l’instar du Parquet, la Cour des comptes est un acteur clé dans la lutte contre la corruption. Elle a occupé par le passé des postes de responsabilités au sein de l’instance tant au niveau national que régional. Avant sa nomination, elle dirigeait l’Inspection Générale de l’Administration territoriale (IGAT).

La nomination de ces deux personnalités à la veille de l’adoption d’une loi aussi importante, montre que le Maroc a décidé de livrer une guerre sans merci à la corruption et autres délits financiers. L’autre acteur dont le rôle joué dans la lutte contre la corruption est tout aussi importante, est la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Avec cette instance, elle devra redoubler d’ardeur pour contrer efficacement les nouveaux crimes financiers et économiques. Depuis 2016, elle dispose de quatre brigades régionales qui seront constituées d’enquêteurs spécialisés en finance, économie, comptabilité et techniques de communication.

L’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption doit travailler en tenant compte des normes internationales en la matière.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Corruption - Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) - Cour des comptes - Ministère de la Justice et des Libertés - Parlement marocain

Aller plus loin

Indice de perception de la corruption : le Maroc perd une place

Le Maroc a reculé dans le classement de la lutte contre la corruption, selon le nouvel Indice de perception de la corruption 2021 de Transparency International. Le Royaume...

Corruption au Maroc : 9 ans de prison pour un ex-député

Poursuivi pour corruption et détournement de fonds, un ancien parlementaire a écopé de 9 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 500 000 dirhams et à la confiscation de...

Corruption : ce que propose Transparency Maroc

Lors d’une conférence de presse tenue cette semaine, Transparency Maroc a présenté un mémorandum sur les priorités de la lutte qu’elle mène contrela corruption, dont une copie a...

Un commissaire de police interpellé pour corruption à Rabat

Une enquête judiciaire a été diligentée, lundi, à l’encontre d’un commissaire principal de police judiciaire exerçant dans un district de sûreté à Rabat, pour soupçon de...

Ces articles devraient vous intéresser :

La police marocaine se modernise

La police marocaine s’est dotée de nouvelles voitures, motos et véhicules utilitaires hautement équipés techniquement. Cette dotation s’inscrit dans le cadre d’une vaste opération de modernisation de la flotte de véhicules de police au niveau régional...

Les MRE pas près de voter

Interpellé par un groupe parlementaire sur le droit des Marocains résidant à l’étranger (MRE) à participer aux élections au Maroc, Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur a répondu sans détour.

Réforme du Code pénal au Maroc : un ancien prédicateur salafiste à la rescousse

L’ancien prédicateur salafiste, Abdelwahab Rafiki, plus connu sous le nom d’Abou Hafs, est dorénavant conseiller du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, selon une source proche du ministère.

Maroc : des taxis plus propres et moins polluants

Le Maroc a mis en place des mesures et des mécanismes afin de réduire les émissions de gaz polluants générées par la mobilité du parc de taxis, a affirmé Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur au Parlement.

Maroc : la retraite à 65 ans ?

Alors que les députés de l’opposition rejettent le projet du gouvernement d’Aziz Akhannouch de porter l’âge de la retraite à 65 ans, Younes Sekkouri, le ministre de l’Intégration économique, de la Microentreprise, de l’Emploi et des Compétences, dément...

Maroc : des sanctions disciplinaires à l’Institut royal de police

La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a annoncé samedi une série de sanctions disciplinaires et de mesures d’évaluation des performances contre certains policiers de l’Institut royal de police (IRP). Cette annonce fait suite à une enquête...

Autoroutes du Maroc : retards et dysfonctionnements inquiètent

Le retard observé dans la réalisation de certains projets d’autoroutes inquiète le parlement marocain qui a interpellé le premier responsable de la Société nationale des autoroutes pour avoir des explications sur cette situation.

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Les Marocaines pénalisées en cas de divorce ?

Des associations féminines sont vent debout contre la réforme d’Abdelatif Ouahbi, ministre de la Justice, imposant aux femmes ayant un revenu supérieur à celui de leur conjoint de verser une pension alimentaire à leurs ex-maris après le divorce.

Maroc : les discours radicaux dans les mosquées inquiètent

La députée du parti Fédération de la Gauche démocratique, Fatima Tamni, a interpelé le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Toufiq, au sujet de l’exploitation des tribunes des mosquées pour diffuser des discours radicaux contre les...