
Le Québec ne veut plus recruter des Marocains
Le ministère de l’Immigration, de la francisation et de l’intégration (MIFI) du Québec a annoncé mercredi la suspension jusqu’en 2025 des missions de recrutement à l’étranger,...
Alors que le ministère de l’Immigration, de la francisation et de l’intégration (MIFI) du Québec a annoncé fin novembre 2024 la suspension jusqu’en 2025 des missions de recrutement à l’étranger, dénommées « Journées Québec », le besoin de recruter des travailleurs au Maroc et dans d’autres pays se fait toujours ressentir.
« Nous confirmons que le MIFI ne tiendra pas de nouvelles missions de recrutement Journées Québec d’ici au 30 juin 2025, soit jusqu’à ce que soient connues les prochaines orientations », informaient les autorités québécoises. L’an dernier, ces missions auront coûté plus de 5 millions de dollars pour recruter 762 travailleurs, dont près de 1 million au sein du MIFI. Cette annonce avait soulevé un tollé général dans le monde professionnel. Et la polémique ne s’arrête pas. « Le besoin existe malgré les restrictions de nature parfois politique », soutient Anthony Chiasson-Leblanc, consultant réglementé en immigration et cofondateur d’Equinox World. Stéphane Paquet, président-directeur général de Montréal International rappelle : de tous les postes vacants au Québec, trois sur cinq se trouvent dans l’agglomération montréalaise.
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Chiasson-Leblanc dénonce que le MIFI « se soit improvisé recruteur » et « prenne la place du privé » dans un marché où l’expérience sur le terrain est cruciale. Selon lui, les « deniers publics » ne doivent pas servir à payer pour le recrutement, ou du moins pas dans cette formule des Journées Québec, « où il y a beaucoup de pertes d’efficacité ». Pour étayer son argumentation, Chiasson-Leblanc évoque des publicités mal ciblées et des rencontres tenues dans des endroits éloignés des bassins réels de recrutement.
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Ce recrutement est toujours perçu comme un « double discours » ou comme un « paradoxe », comme mentionné par le Conseil du patronat en 2023. Le Devoir venait de révéler que Québec avait investi des dizaines de millions de dollars pour trouver des travailleurs à l’étranger. Le succès de telles journées serait aussi « à géométrie variable ». « Au Mexique, en mai 2024, l’opération aura coûté 5 359 $ par embauche », 80 $ en moyenne par travailleur recruté en Colombie et 225 $ au Maroc, apprend-on dans le Cahier explicatif des crédits 2024-2025.
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Selon Chiasson-Leblanc, « la meilleure façon de trouver est à travers un réseau de contacts établis et avec des recruteurs locaux ». Stéphane Paquet tente, lui, de décourager toute comparaison des missions. « Oui, c’est sûr que le chiffre d’embauches a de l’importance, mais les employeurs ne cherchent pas tous le même type de candidats ou de niveau d’expertise », souligne-t-il. Le MIFI répond : Les démarches étant parfois longues, certaines embauches pourraient ne pas être comptabilisées dans les statistiques « à la fermeture des livres ».
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Il est question d’une « planification sur plusieurs années », qui permettait par exemple à des candidats à l’excellent profil professionnel d’améliorer leur français d’une année à l’autre, complète Québec international.
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